Adrien Pezon fils et ses fauves
Affiche, imprimerie Émile Lévy (Paris), 1890
Lithographie en couleur, 80 x 62 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT DN-1 (LEVY,Emile/19)-FT6
© Bibliothèque nationale de France
De famille de dompteurs et dompteuses, Adrien Pezon, né en 1871, signe Ad. Fils par souci de clarté et par fierté d’être le fils de Baptiste, réputé et connu dans le monde forain sous le simple patronyme de Pezon.
Dans la dynastie des Pezon, originaires de la campagne lozérienne, Jean-Baptiste se fait colporteur et ses fils agriculteurs, bergers ou… dompteurs. Sortie de l’anonymat localement grâce aux exploits de Jean dit Jean de l’Ours, la génération suivante voit la création par le deuxième fils, Jean-Baptiste dit Baptiste, d’une véritable ménagerie qui affiche son enseigne dans les grandes foires parisiennes : la Ménagerie Lozérienne, dont le pensionnaire fondateur et l’attraction la plus spectaculaire est un lion de l’Atlas considérable, Brutus, que son maître chevauche ou tient en laisse.
En vacances chez son père, Adrien, en uniforme de collégien, connaît à seize ans les faveurs de la presse et l’admiration des habitants de Châlons-sur-Marne – l’actuelle Châlons-en-Champagne – lorsque, le 28 janvier 1888, il sauve Baptiste des griffes du gigantesque ours russe Groom. Un « tableau d’accident », placard publicitaire posé sur les tréteaux du contrôle en façade des ménageries foraines, vante par la suite l’exploit de l’adolescent, chanté par les bardes de l’époque et le bonisseur de la ménagerie montée à la Foire du Trône :
Au moment critique, intrépide, haletant,
Un lion apparaît sous les traits d’un enfant.
Ton fils et ton élève… Adrien : oui, lui-même.
Que va-t-il se passer ? L’heure devient suprême…
Ces débuts fortuits dans la cage décident de sa carrière. À la mort de son père en 1897, il reprend la Grande Ménagerie Lozérienne qu’il transforme en Universelle Ménagerie. Féru de théâtre et de cinéma, il mêle les genres et fait interpréter de petits mimodrames par sa troupe. Désireux de contrer les difficultés qui touchent la plupart des ménageries, il la revendra en 1906 au profit du Nouvel Etablissement Adrien Pezon, plus moderne. Retiré trois ans plus tard à Clichy avec quelques uns de ses animaux, il meurt en 1920 laissant le souvenir d’un homme ami des arts et de la poésie, engagé comme son père dans des sociétés philanthropiques et qui avait, un temps, songé à la députation.
Source :
- Marius Gibelin, Dompteurs Lozériens : la dynastie des Pezon. De Rimeize,… St Chély… à Paris, édité par l’auteur, 2002.
Voir aussi :
- Lettre autographe d’Ad. Pezon [Adrien Pezon], à l’en-tête de l’Universelle Ménagerie, à M. Eugène Heros, auteur dramatique et directeur de salle, pour demander une aide, le 29 mai 1912.
Dans la dynastie des Pezon, originaires de la campagne lozérienne, Jean-Baptiste se fait colporteur et ses fils agriculteurs, bergers ou… dompteurs. Sortie de l’anonymat localement grâce aux exploits de Jean dit Jean de l’Ours, la génération suivante voit la création par le deuxième fils, Jean-Baptiste dit Baptiste, d’une véritable ménagerie qui affiche son enseigne dans les grandes foires parisiennes : la Ménagerie Lozérienne, dont le pensionnaire fondateur et l’attraction la plus spectaculaire est un lion de l’Atlas considérable, Brutus, que son maître chevauche ou tient en laisse.
En vacances chez son père, Adrien, en uniforme de collégien, connaît à seize ans les faveurs de la presse et l’admiration des habitants de Châlons-sur-Marne – l’actuelle Châlons-en-Champagne – lorsque, le 28 janvier 1888, il sauve Baptiste des griffes du gigantesque ours russe Groom. Un « tableau d’accident », placard publicitaire posé sur les tréteaux du contrôle en façade des ménageries foraines, vante par la suite l’exploit de l’adolescent, chanté par les bardes de l’époque et le bonisseur de la ménagerie montée à la Foire du Trône :
Au moment critique, intrépide, haletant,
Un lion apparaît sous les traits d’un enfant.
Ton fils et ton élève… Adrien : oui, lui-même.
Que va-t-il se passer ? L’heure devient suprême…
Ces débuts fortuits dans la cage décident de sa carrière. À la mort de son père en 1897, il reprend la Grande Ménagerie Lozérienne qu’il transforme en Universelle Ménagerie. Féru de théâtre et de cinéma, il mêle les genres et fait interpréter de petits mimodrames par sa troupe. Désireux de contrer les difficultés qui touchent la plupart des ménageries, il la revendra en 1906 au profit du Nouvel Etablissement Adrien Pezon, plus moderne. Retiré trois ans plus tard à Clichy avec quelques uns de ses animaux, il meurt en 1920 laissant le souvenir d’un homme ami des arts et de la poésie, engagé comme son père dans des sociétés philanthropiques et qui avait, un temps, songé à la députation.
Source :
- Marius Gibelin, Dompteurs Lozériens : la dynastie des Pezon. De Rimeize,… St Chély… à Paris, édité par l’auteur, 2002.
Voir aussi :
- Lettre autographe d’Ad. Pezon [Adrien Pezon], à l’en-tête de l’Universelle Ménagerie, à M. Eugène Heros, auteur dramatique et directeur de salle, pour demander une aide, le 29 mai 1912.
BnF, Éditions multimédias, 2021