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C'est
aussi en forçant le trait que Victor Hugo croque ses personnages de roman.
Ainsi, le personnage, saisi de profil, l'index levé comme un prophète, pourrait
bien être l'Homme-qui-rit. Car le monstre, comme le juste, comme le poète
ne sont-ils pas les visionnaires du siècle ?
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Deux yeux pareils
à des jours de souffrance ; un hiatus pour bouche, une protubérance camuse
avec deux trous qui étaient les narines, pour face un écrasement, et tout
cela ayant pour résultante le rire, il est certain que la nature ne produit
pas toute seule de tels chefs-d'œuvre […] de cette sculpture puissante
et profonde était sorti ce masque, Gwynplaine.
L'Homme
qui rit
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C'était un garçon bruyant, blême, leste, éveillé, goguenard, à l'air vivace
et maladif. Il allait, venait, chantait, jouait à la fayousse, grattait
les ruisseaux, volait un peu, mais comme les chats et les passereaux,
gaîment, riait quand on l'appelait galopin, se fâchait quand on l'appelait
voyou. Il n'avait pas de gîte, pas de pain, pas de feu, pas d'amour ;
mais il était joyeux parce qu'il était libre.
Les
Misérables
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