Photographier l'objet | composer (2/2)
Adolphe Bilordeaux, Nature morte à la statue
Emmanuel Sougez, Nature morte aux pigeons
Frantisek Drtikol, Vanité

Man Ray, Cuisine
François Kollar, Publicité : fraises
Henri Le Secq, Deux harengs, n°17.

Paul Strand, Jug and fruit. Connecticut
Jean-Pierre Sudre, Les poires pourries
Emmanuel Sougez, Trois poires
La nature morte
La photographie commence par le choix d'objets à même de produire le meilleur effet. Il s'agit ensuite de composer une nature morte en référence consciente ou non à un genre pictural établi. L'association d'objets prend sens : des poires pourries photographiées en noir et blanc se distinguent de fraises photographiées en couleur, cependant qu'un crâne évoque les Vanités et la dénonciation de la futilité des choses matérielles. La mise en place et le cadrage renforcent alors la signification. Les formes, les couleurs, les textures et les lumières sont étudiées afin de concevoir l'équivalent d'un tableau. Des intentions s'affirment. L'enchaînement de choix techniques (point de vue, distance, couleur ou encore profondeur de champ) renforce une mise en scène que le cliché restituera en partie. Dans cette savante construction, lorsque le photographe reconnaît l'image qu'il désire obtenir, débute alors la prise de vue. Il cherche à en contrôler tous les aspects et conserve ce qui lui tient lieu de modèle sous une emprise matérielle et intellectuelle qui en fait doublement son objet.

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