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folio 85v
 

 
Le veneur

A l’âge de 20 ans après avoir été page et valet, l’apprenti veneur est promu aide. Il a acquis une parfaite connaissance des chiens, du gibier et s’occupe particulièrement d’organiser la meute pour la poursuite des animaux. L’apprentissage se termine, le jeune homme est désormais un chasseur que Phébus considère comme un de ses pairs et à partir de cet endroit du Livre de Chasse, Phébus n’est plus représenté dans la posture du maître qui enseigne. Le manuscrit 616 montre l’aide comme un homme d’un certain âge, chevauchant seul et Gaston Phébus en décrit précisément la tenue : "Le veneur doit avoir de gros houseaux de cuir épais pour le préserver des épines et des ronces des bois, et il doit être vêtu de vert en été pour le cerf, et pour le sanglier, en hiver, de gris, porter le cor au col, l'épée au flanc, et le couteau à dépecer de l'autre côté. Il doit être bien monté de trois grands chevaux et tenir de sa main gantée l'estortoire, qui est une baguette de deux pieds et demi de long."

Le chasseur, pour devenir "parfait veneur", doit chasser et rechasser le gibier "à force et par maîtrise" ou encore au moyen d’"engins" ; c’est désormais l’art de chasser que Phébus décrit. La chasse à courre du cerf est une des plus nobles et au cours de laquelle s’exprime le mieux l’art de la vénerie : le cerf est un animal que l’on poursuit longuement à travers toutes sortes de contrées et avec une meute importante. C’est une belle chasse, c’est aussi un duel et un spectacle divertissant pour "dames ou seigneurs étrangers". Si le Livre de Chasse fait une large place à la chasse à force et par maîtrise des 14 animaux décrits, la chasse aux engins (pièges et armes) bien que moins gratifiante, est aussi longuement évoquée. Pour le comte de Foix l’exercice de la chasse sous toutes ses formes, s’apparente à un art de vivre duquel est exclu le péché, le bon veneur se verra ouvrir les portes du Paradis.