Barbette dans sa loge lors de sa transformation
À la ville : Vander Clyde Broadway (1899-1973)
Alhambra de Paris, 1923
BnF, département des Arts du spectacle, non coté
© Bibliothèque nationale de France
Le travestissement des jeunes garçons est une tradition au XIXe siècle dans de nombreuses troupes : Enrico Rastelli lui-même s’est produit lorsqu’il était très jeune vêtu d’un costume féminin. Barbette s’inscrit dans une longue lignée de comédiens travestis et s’affirme comme un moderne onnagata occidental. Comme pour les acteurs du kabuki, le temps de préparation pour endosser à la fois un personnage et un rôle est long. Barbette a coutume d’arriver très tôt dans sa loge et passe plusieurs heures pour franchir chacune des étapes de sa transformation. Chaque détail, du corps poudré aux lèvres dessinées, de la perruque toujours achetée à Paris aux yeux délicatement fardés, tout doit concourir à effacer sa masculinité pour laisser s’épanouir une silhouette féminine sans la moindre équivoque.
Femme en scène, Barbette reste un homme à la ville. Il regrette d’ailleurs souvent de ne pas pouvoir se muscler davantage pour accomplir des figures plus complexes, notamment aux anneaux ou au trapèze, mais il y perdrait cette ambiguïté qui fascine tant ses contemporains. Athlète « retenu », il n’en demeure pas moins un remarquable acrobate dont le triple répertoire impressionne toujours le public. S’il s’enveloppe de plumes pour son numéro de fil, il apparaît en revanche pratiquement nu pour ses prestations aux anneaux et au trapèze, ses prétendus attributs féminins à peine voilés par de petites pièces d’étoffe couvertes de strass. Cette fragilité assumée est d’autant plus troublante lorsque, après deux ou trois rappels, il enlève avec une extrême élégance la perruque bouclée qui parachève sa mutation quotidienne. Déconcerté, mais admiratif, le public célèbre la mystification par une nouvelle ovation que certains chroniqueurs ont parfois considéré comme légèrement amère…
Source :
- « Les métamorphoses de Barbette », article de Legrand-Chabrier illustré de photographies Universal, dans Vu, n°144.
- « Les élégantes Barbette et Micky sont deux sportifs authetiques », L’Excelsior du 9 avril 1933.
> Source de l’image
Femme en scène, Barbette reste un homme à la ville. Il regrette d’ailleurs souvent de ne pas pouvoir se muscler davantage pour accomplir des figures plus complexes, notamment aux anneaux ou au trapèze, mais il y perdrait cette ambiguïté qui fascine tant ses contemporains. Athlète « retenu », il n’en demeure pas moins un remarquable acrobate dont le triple répertoire impressionne toujours le public. S’il s’enveloppe de plumes pour son numéro de fil, il apparaît en revanche pratiquement nu pour ses prestations aux anneaux et au trapèze, ses prétendus attributs féminins à peine voilés par de petites pièces d’étoffe couvertes de strass. Cette fragilité assumée est d’autant plus troublante lorsque, après deux ou trois rappels, il enlève avec une extrême élégance la perruque bouclée qui parachève sa mutation quotidienne. Déconcerté, mais admiratif, le public célèbre la mystification par une nouvelle ovation que certains chroniqueurs ont parfois considéré comme légèrement amère…
Source :
- « Les métamorphoses de Barbette », article de Legrand-Chabrier illustré de photographies Universal, dans Vu, n°144.
- « Les élégantes Barbette et Micky sont deux sportifs authetiques », L’Excelsior du 9 avril 1933.
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BnF, Éditions multimédias, 2021