Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

The Exquisite Barbette

À la ville : Vander Clyde Broadway (1899-1973)
Programme de l’Empire, salle parisienne de music-hall et de cirque, du 13 au 26 juin 1930
Photographie Philippe D’Ora
BnF, département des Arts du spectacle, 8-RO-16929
© Bibliothèque nationale de France
Barbette a soigneusement entretenu le mystère autour de son personnage et de sa transformation quotidienne. Son allure en scène est saisissante et la révélation finale de sa masculinité n’en est que plus spectaculaire. Sa musculature est fine mais solide et il assume sans difficulté les figures classiques de ses deux disciplines, le fil et le trapèze. Il est également parfois représenté aux anneaux, dans l’esprit du travail popularisé par Lilian Leitzel, une technique qui contribue à façonner le corps de l’acrobate, une dimension utile pour consolider la pratique du trapèze. Barbette est élégant et la fluidité de ses mouvements est à la fois séduisante et impressionnante. C’est de cette dualité, entre force et légèreté, qu’il tire ses plus beaux effets. Pour parachever son apparence, Barbette joue des codes du music-hall et porte des costumes à l’extravagance calculée, mêlant paillettes, voiles diaphanes, plumes et semi-nudité. Sa carrière parisienne lui permet de côtoyer Joséphine Baker, Mistinguett et Diaghilev : ce dernier est souvent considéré comme l’initiateur des fastes du music-hall, inspirés par la magnificence des costumes et des décors des Ballets Russes, un possible retour des choses…
 
Source : « Le double visage. Dans la loge de Barbette » dans Candide du 14 janvier 1926.