Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Loïe Fuller (1862-1928), danseuse de la Belle Époque

Pionnière de la danse moderne
Affiche d’artiste (Paris), vers 1892
BnF, département des Arts du spectacle, 4-ICO PER-10289
© Bibliothèque nationale de France
Comédienne, américaine, Mary-Louise Fuller doit interpréter sur scène un esprit appelé lors d’une séance d’hypnose du Docteur Quack, sujet de la pièce. Elle imagine de faire tournoyer une robe très ample, en soie légère, dans l’ambiance verdâtre d’un jardin. Le public s’exclame à haute voix. Il reconnaît dans les volutes et les spirales des voiles légers, qui « un papillon », qui « une orchidée » ! Loïe Fuller entrevoit alors un nouvel avenir et crée plusieurs danses en variant la couleur des rayons de lumière. La « Serpentine » est née, qui inaugure une série de ce qu’elle appelle dans ses mémoires, ses « pas » : le Papillon, la Violette, le Feu, le Lys… Dans son pays, on la copie beaucoup sans que son nom soit associé à sa création. En 1892, à l’âge de trente ans, elle s’enfuit en Europe.
C’est à Paris qu’elle trouve sa consécration. Dans la ville-lumière, elle incarne à la fois la Fée Électricité et l’esprit du symbolisme. Les poètes et plasticiens adeptes de ce courant en rupture avec le naturalisme en vogue, se reconnaissent dans la création de ses chorégraphies aux lignes pures, changeantes, sorte d’habillage fugace d’une pensée abstraite, gratuite, qui ne s’embarrasse d’aucune narration.
La Loïe Fuller devient muse à une époque, La Belle Époque, dominée par d’imposantes personnalités comme Coquelin, Sarah Bernhardt, Cléo de Mérode…