Sphère armillaire

Dans : Il Dittamondo, avec commentaire d’Andrea Morena da Lodi

Fazio degli Uberti (1305 ou 1309-après 1367), Milan, 1447.
BnF, département des Manuscrits, Italien 81, f. 171v
© Bibliothèque nationale de France
Les sphères armillaires matérialisent l’immatériel par une combinaison ingénieuse d’anneaux (armilles) et de vides. La réalité immatérielle qu’elles rendent visible est la structure imaginaire qu’on pose sur le ciel pour le rendre compréhensible. En principe, les sphères armillaires peuvent donc refléter n’importe quelle théorie cosmologique.
Néanmoins, comme elles se sont développées quand prévalait la conception sphérique de l’univers imaginée dans la Grèce antique à partir du Ve siècle av. J.-C., le modèle qu’elles incarnent consiste en une structure géométrique faite de lignes imaginaires correspondant à l’équateur, à l’écliptique, aux tropiques du Cancer et du Capricorne, et aux deux cercles polaires. Ces éléments, associés aux espaces qui les séparent, définissaient le primum mobile (la première sphère mobile), la plus extérieure de la série de sphères célestes tournant autour d’une Terre centrale immobile, et portant la Lune, le Soleil, les planètes et les étoiles. Le primum mobile imprimait à tous ces objets célestes un mouvement qui, associé à un second mouvement – celui, apparent, du Soleil le long de l’écliptique –, engendrait les phénomènes du jour et de la nuit, les saisons, le lever et le coucher des étoiles, du Soleil et de la Lune, et leurs variations tout au long de l’année. Devenu canonique grâce aux écrits de Ptolémée, ce système est celui que les sphères armillaires représentèrent le plus couramment pendant plus de deux mille ans.