Le Freischütz, opéra romantique
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Avec son Freischütz, donné pour la
première fois à Berlin le 18 janvier 1821, Weber ouvre la
porte de l'opéra romantique en Europe. Berlioz découvre cet
opéra, dans une version incomplète et "grossière",
en décembre 1824. "Il s'exhalait de cette partition un arôme
sauvage dont la délicieuse fraîcheur m'enivrait" (Mémoires,
ch. XX). Cet opéra est l'expression d'un romantisme fantastique.
La musique s'accompagne d'une richesse mélodique et d'un art de l'instrumentation
très novateur que Berlioz reconnaît vite. Elle "est si riche...
jamais de moyens réprouvés par le goût, de brutalités,
de non-sens" (À travers chants) La partition du Freischütz est "irréprochable" : "Il est impossible de trouver une mesure dont la suppression ou le changement me paraisse désirable. L'intelligence, l'imagination, le génie brillent de toutes parts avec une force et un rayonnement dont les yeux d'aigles pourraient seuls être fatigués." En 1841, le directeur de l'Opéra demande à Berlioz d'écrire "des récitatifs afin de remplacer le dialogue parlé de l'ouvrage original". En effet, le règlement de l'Opéra interdit l'usage de la parole. Berlioz insistera pourtant sur le fait qu'il a respecté l'intention de Weber ainsi que sa partition. Il s'enthousiasme également pour le dernier opéra de Weber,
Oberon, qui est présenté pour la première
fois, au Théâtre-Lyrique, en 1826 : c'est "un vrai chef-d'œuvre,
pur, radieux, complet [...] Oberon est le pendant du Freischütz.
L'un appartient au fanatisme sombre, violent, diabolique ; l'autre
est du domaine des féeries, sonnantes, gracieuses, enchanteresses".
> Le Freischütz analysé par Berlioz
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