Descendante d’une dynastie de cirque forain, Paulette Lambert se révèle très tôt une excellente écuyère à panneau puis une écuyère de haute école émérite autant qu’une danseuse gracieuse et vive. Elle exerce sur les tréteaux de parade au fil des fêtes foraines où se produit le Cirque Lambert, né vers 1830 et fermé cent ans plus tard.
Sur la photographie ci-dessus, elle pose avec son cheval dans la piste du Cirque d’Hiver de Paris encore dirigé par Gaston Desprez. Elle porte l’extraordinaire costume d’Espagnole qu’elle arborait lors de la tournée sous chapiteau de 1933 et tout au long de la parade que le cirque Bouglione offre à la ville de Sèvres le 1^er mai de la même année, ainsi que la décrivent Marthe et Juliette Vesque dans leur album n°14 du 2 mai 1933, p. 29. Organisée par Joseph Bouglione le jeune, la cavalcade réunit les artistes de la saison sous chapiteau et des groupes bigarrés d’employés du cirque, montés à cheval ou sur la plate-forme de plusieurs chars disparates. Elles notent : « Seule, une somptueuse écuyère rose, grand chapeau, robe frangée de plumes traînant sur la croupe du cheval, enfin, Paulette Lambert ! ».
Saisissant une opportunité qui leur permet de remporter un contrat que briguent également les frères Amar, les frères Bouglione signent en octobre 1934 avec Gaston Desprez et ses administrateurs un bail emphytéotique renouvelable qui fait de la famille d’origine banquiste les quasi propriétaires du dernier cirque stable de la capitale.