Reconstitution du globe céleste de Claude Ptolémée (100-168),
Almageste, 8.3, dans Dilke, 1987, fig. 11.2, p. 182
Dans le livre VIII de l’Almageste, Claude Ptolémée décrit la manière de réaliser un globe céleste. Sur une sphère solide de la couleur du ciel nocturne, on trace deux grands cercles perpendiculaires, divisés chacun en 360 parties, dont l’un représente l’écliptique. On y attache deux anneaux de section rectangulaire en bois, gradués sur la moitié de leur circonférence. Le premier anneau (A sur la fig.) est attaché par des chevilles aux pôles de l’écliptique ; il permet de déterminer la position de chacune des étoiles sur la sphère en fonction de leurs latitudes et longitudes respectives, selon le catalogue donné dans Almageste. Les étoiles sont dessinées en jaune, en commençant par Sirius (la plus brillante du ciel nocturne, dans la constellation du Grand Chien). On les unit ensuite par des lignes pour former des constellations et on finit par la Voie Lactée. On ajoute ensuite le second anneau, représentant le méridien, fixé par deux pivots sur le premier anneau, à 23°51’ du pôle de l’écliptique (égal à l’obliquité de l’axe de la Terre), et perpendiculaire sur l’horizon (représenté par le support de la sphère). La rotation de la sphère étoilée à l’intérieur de ces anneaux permettra de déterminer le rapport entre coordonnées équatoriales (terrestres) et écliptiques (célestes) des étoiles. Ce globe, ingénieux, permettait d’éviter les erreurs entraînées par la précession des équinoxes (c’est-à-dire par la modification de l’inclinaison de l’axe de la sphère terrestre par rapport au zodiaque), provoquant un déplacement des étoiles de l’ordre d’un degré par siècle.