Mappemonde circulaire représentant l’hémisphère portugais
Dans l'Atlas Miller
Lopo Homem [Pedro et Jorge Reinel, António de Holanda], Portugal, 1519.
Manuscrit enluminé sur vélin, 41,5 x 59 cm et 61 x 118 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE D-26179 (RES), f. 1
© Bibliothèque nationale de France
Cette carte, qui ouvre l’atlas, est probablement l’œuvre de l’enlumineur António de Holanda. Elle représente, sous la forme d’une CARTE circulaire, le monde alors connu, mettant en valeur la zone d’influence portugaise au détriment de la zone d’influence espagnole, rejetée aux marges. En effet, parmi les terres réparties en 1494 par le traité de Tordesillas qui partagea les espaces explorés entre les souverains ibériques, la mappemonde représente presque uniquement celles qui ont été attribuées au Portugal, depuis le Brésil à l’ouest jusqu’à l’Indonésie à l’est, en passant par l’Afrique. La carte ne présente pas de graduation en latitude et longitude, mais elle couvre plus d’un hémisphère. Malgré l’harmonie de l’ensemble, la forme de la Méditerranée est assez incertaine, l’Afrique est trop courte et trop large, et le dessin des côtes de la mer Baltique et de la Scandinavie est tout aussi hasardeux que dans les autres représentations de l’époque.
Du côté asiatique, la carte illustre les connaissances récemment acquises grâce aux expéditions dans l’océan Indien tout en les intégrant dans un cadre hérité de Ptolémée. Ce dernier est, en effet, le seul auteur à représenter l’océan Indien comme une mer fermée au sud par une Terre Australe qui relie le sud de l’Afrique à l’Asie. Bien que cette hypothèse soit déjà fortement discutée par la plupart des auteurs du XVe siècle, l’autorité de l’Alexandrin est telle que la cartographie hésite longtemps entre plusieurs hypothèses et produit des représentations du monde variées et complexes, pour essayer de concilier des informations contradictoires. Cette mappemonde transpose ainsi l’idée d’un continent austral au sud du globe terrestre, reliant non plus l’Afrique à l’Asie, mais l’Amérique du Sud à l’Extrême-Orient. Caractéristique aussi des représentations basées sur Ptolémée, le golfe Persique est de forme rectangulaire. Un autre héritage antique est la division du monde en « Climats ». L’on déchiffre en effet sur la planche consacrée à l’océan Indien les mots latins Clima Tercium (le troisième climat), qui se réfèrent à la théorie gréco-romaine des zones climatiques, et India Intra Gangem (Inde à l’intérieur du Gange), qui évoque une tripartition ancienne de l’espace asiatique en Asie « première » (généralement en deçà de l’Indus), « deuxième » (en deçà du Gange, aussi connue comme India interior) et « troisième » (au-delà du Gange, India extra Gangem).
Du côté asiatique, la carte illustre les connaissances récemment acquises grâce aux expéditions dans l’océan Indien tout en les intégrant dans un cadre hérité de Ptolémée. Ce dernier est, en effet, le seul auteur à représenter l’océan Indien comme une mer fermée au sud par une Terre Australe qui relie le sud de l’Afrique à l’Asie. Bien que cette hypothèse soit déjà fortement discutée par la plupart des auteurs du XVe siècle, l’autorité de l’Alexandrin est telle que la cartographie hésite longtemps entre plusieurs hypothèses et produit des représentations du monde variées et complexes, pour essayer de concilier des informations contradictoires. Cette mappemonde transpose ainsi l’idée d’un continent austral au sud du globe terrestre, reliant non plus l’Afrique à l’Asie, mais l’Amérique du Sud à l’Extrême-Orient. Caractéristique aussi des représentations basées sur Ptolémée, le golfe Persique est de forme rectangulaire. Un autre héritage antique est la division du monde en « Climats ». L’on déchiffre en effet sur la planche consacrée à l’océan Indien les mots latins Clima Tercium (le troisième climat), qui se réfèrent à la théorie gréco-romaine des zones climatiques, et India Intra Gangem (Inde à l’intérieur du Gange), qui évoque une tripartition ancienne de l’espace asiatique en Asie « première » (généralement en deçà de l’Indus), « deuxième » (en deçà du Gange, aussi connue comme India interior) et « troisième » (au-delà du Gange, India extra Gangem).
© Bibliothèque nationale de France