Vision mystique de l’univers en gravitation
An Original Theory, or New Hypothesis of the Universe founded upon the Laws of Nature, and Solving by Mathematical Principles the General Phaenomena of the Visible Creation
Thomas Wright (1711-1786), Londres, 1750.
BnF, département de la Réserve des livres rares, Rés V 1945
En 1750, astronome anglais Thomas Wright (1711-1786) publie la Théorie originale ou Nouvelle Hypothèse sur l’univers ouvrage composé sous la forme de neuf lettres, parfois complexes. Wright présente une organisation circulaire de l’univers et propose deux modèles pour la Voie lactée : soit un disque plat d’étoiles dans lequel se situe le système solaire, soit un modèle sphérique où les étoiles sont réparties à l’intérieur d’une couche stellaire très mince, ce dernier ayant sa préférence. Wright opte donc pour une structure ordonnée du monde, mais pour des raisons théologiques, puisqu’il s’agit de mettre en accord les observations télescopiques avec le divin. D’ailleurs Wright postule que les étoiles constituent un système dont l’ordre nous serait révélé si l’on pouvait changer notre point de vue ; autrement dit, Wright exprime clairement le fait qu’être à l’intérieur de la Voie lactée est un obstacle majeur à la compréhension de sa structure. Les planches qui, comme celle-ci, illustrent son ouvrage témoignent d’une vision mystique de l’univers avec une gravitation émanant directement du centre où est situé le Créateur. Wright se hasarde à donner des distances interstellaires pour bien montrer les gigantesques dimensions de son univers et chiffre à 60 millions le nombre de planètes habitables identiques à la Terre. L’astronome conclut que les nébuleuses sont des systèmes stellaires extérieurs au nôtre et n’hésite pas à dessiner d’innombrables voies lactées sphériques peuplant l’univers, gouvernée chacune par un centre gravitationnel où réside un œil du Créateur.