|
|
C'est en septembre 1944 que
le comité directeur des Temps modernes
est constitué. Il comprend Raymond
Aron, Simone
de Beauvoir, Michel
Leiris, Merleau-Ponty,
Albert Ollivier, Jean Paulhan et bien sûr Sartre. Les
restrictions sur le papier retarderont la parution du premier
numéro jusqu'en octobre 1945. Dans le texte de présentation
du premier numéro, qui eut un fort retentissement à
l'époque, Sartre, explicitant sa théorie de l'écrivain
engagé, indique quelles sont les ambitions de la revue
: "En résumé, notre intention est de concourir
à produire certains changements dans la Société
qui nous entoure [.]nous nous rangeons du côté
de ceux qui veulent changer à la fois la condition sociale
de l'homme et la conception qu'il a de lui-même."
Cet engagement ne laisse pas pour autant de côté
la littérature : "Je rappelle, en effet, que dans la
"littérature engagée", l'engagement ne doit en
aucun cas, faire oublier la littérature et que notre
préoccupation doit être de servir la littérature
en lui infusant un sang nouveau, tout autant que de servir la
collectivité en essayant de lui donner la littérature
qui lui convient."
Dès leur création, Les Temps modernes apparaissent
comme étant à la fois une arme de combat politique
et un instrument de recherche théorique. Ce texte de
présentation fut perçu comme un véritable
manifeste faisant de Sartre le chef de fil d'un nouveau courant
littéraire et philosophique. Dirigé aujourd'hui
par Claude
Lanzmann, les Temps modernes demeurent un des hauts
lieux de la vie des idées en France.
|
|
|
|
|
|