Trésors photographiques de la Société de
géographie
Sous la direction d’Olivier Loiseaux
Les auteurs
Sous la direction d’
Olivier Loiseaux,
conservateur en chef au département des Cartes et Plans de la BnF,
chargé des
collections de la Société de géographie, qui a également
rédigé l’ensemble des légendes et chapeaux ainsi
que de nombreux textes de cet ouvrage :
Séverine
Charon,
agrégée de lettres modernes et licenciée d’histoire
de l’art ;
Antoine Lefébure, docteur
en histoire contemporaine, aujourd’hui auteur-réalisateur
;
Jean-Robert
Pitte, géographe, président de l’université de
Paris IV et vice-président de la Société de géographie
;
Jean-François Staszak, maître
de conférences à l’université de
Paris I, membre junior de l’Institut universitaire de France ;
Jean-Louis
Tissier, professeur de géographie humaine à l’université de
Paris I.
Présentation
La Société de géographie, dont le but dès
sa création en 1821 est d’étendre la sphère
des connaissances géographiques et d’encourager les voyages
d’exploration, pressent très tôt l’importance
de la photographie au service d’une géographie scientifique
et naturaliste. Ainsi, durant un siècle, voyageurs solitaires,
expéditions scientifiques, missions religieuses, civiles et militaires,
rapportent des quatre coins du monde les premières images de régions
et de peuples jusque-là ignorés des Occidentaux, constituant
une exceptionnelle collection de photographies, sur laquelle veille aujourd’hui
la BnF.
Ces voyageurs-photographes, Charnay, Bidault de Glatigné, Hillers,
Du Camp, Bourne, O’Sullivan… produisent de véritables
icônes de la photographie qui confrontent les sociétés
occidentales à des réalités inconnues : cavaliers
moundan paradant, dans une atmosphère de tournoi du Moyen Âge,
habitations troglodytes au pied des gigantesques murailles d’un
canyon de l’Arizona, femmes abyssines à la beauté sculpturale,
forteresse dans les sables noirs du désert de Kara-Koum… bousculent
le regard sur l’Autre.
Les œuvres prométhéennes de la période 1850-1950 – construction
des grandes lignes ferroviaires transnationales ou transcontinentales,
développement de la navigation à vapeur, creusement des
canaux de Suez et Panama – font l’objet de reportages photographiques
qui soulèvent l’enthousiasme : au Brésil, les viaducs
enjambent des gorges sombres au milieu de la forêt équatoriale
et les 6 500 km du Transsibérien, en Russie, cumulent les
prouesses techniques tandis que, sur les fronts pionniers du Queensland
australien, des visages de trieurs de laine, de mineurs ou de coupeurs
de canne à sucre suscitent l’émotion. Une image étonnante
de ce monde qui change avec la révolution industrielle est celle
du Japon de la révolution Meiji dans les photographies de Beato
ou Stillfried, coloriées à la main.
Par sa précision et sa fidélité, la photographie
rend possible un véritable inventaire du monde ; elle est l’outil
indispensable aux enregistrements géographiques de l’évolution
des glaciers ou des éruptions volcaniques comme aux campagnes
archéologiques et des relevés architecturaux – Fournereau
reste fasciné par les ruines d’Angkor envahies de racines
de banians…