Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Le clown Auriol dans ses divers exercices au Cirque-Olympique des Champs-Élysées

Le Grand saut périlleux exécuté au-dessus de 24 soldats baïonnette au fusil
Lithographe de Jean Victor Adam (1801-1867), série Loisirs, planche 15
Imprimerie Lemercier (Paris), 1840
BnF, département des Estampes et de la photographie, DC-156 (10)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Né à Toulouse en 1806 d’un père, Jean-Louis, acrobate et danseur de corde, et d’une banquiste d’origine italienne Maria Gouzy, Jean-Baptiste Auriol reçoit une formation d’artiste visuel complet. Il débute en 1832 au Cirque Olympique du Faubourg-du-Temple. Considéré comme « grotesque » puis « clown » (« claune », chez Franconi, à la française) il s’impose par l’exécution d’exercices d’acrobatie au tapis et sur agrès jugés d’une extraordinaire difficulté. Ce qui surprend par-dessus tout chez ce petit homme un peu replet mais léger, c’est son exceptionnelle détente et la formidable énergie qui l’aident à se propulser loin et haut au-dessus d’obstacles tel qu’un grand groupe d’hommes debout disposés au centre de la piste.
Fervent admirateur des programmes du Cirque Olympique déplacé par les Franconi depuis le Faubourg-du-Temple, où débute Auriol en 1832, au Carré Marigny des Champs-Élysées, l’écrivain et chroniqueur de l’époque, Théophile Gautier en témoigne :
« Les singes sont boiteux et manchots à côté d’Auriol ; les lois de la pesanteur paraissent lui être complètement inconnues : il grimpe comme une mouche le long des parois vernissées d’une haute colonne ; il marcherait contre un plafond, s’il le voulait : s’il ne vole pas, c’est par coquetterie. [...] Le talent d’Auriol est d’une merveilleuse souplesse ; il est encyclopédique dans son art : il est sauteur, jongleur, équilibriste, danseur de corde, écuyer, acteur grotesque, et à toutes ces qualités, il joint des forces prodigieuses. C’est un Hercule mignon avec de petits pieds de femme, des mains et une voix d’enfant. Il est impossible de voir des muscles mieux attachés, un cou plus athlétique, une structure plus légère et plus forte ; le tout surmonté d’une tête jovialement chinoise, dont une seule grimace suffit pour exciter l’hilarité de toute la salle. »
 
Source : Histoire de l’art dramatique en France depuis vingt-cinq ans, tome I, 1858.