Soucieux de pédagogie, Carl Hagenbeck a toujours teinté ses exhibitions d’un soupçon d’ethnographie et la présentation des éléphants telle qu’elle est illustrée par cette affiche en est un bon exemple. L’implantation à Ceylan de John, le demi-frère de Carl, facilite le développement des affaires d’importation de la faune locale. La fondation d’une école de dressage à Stellingen, le parc zoologique fondé par la famille, ouvre également de nouvelles perspectives.
Dans les grands cirques allemands, la présentation des éléphants obéit à des codes précis, mais l’idée originale d’Hagenbeck est de substituer aux figures habituelles du dressage un enchaînement de travail comme dans une exploitation forestière en Inde ou à Ceylan. La notion de performance subsiste, mais la manière de faire prendre conscience de la puissance des animaux est totalement inédite. C’est un mode de présentation que d’autres vont s’approprier comme moyen de tracter le matériel comme Charlie au Cirque Krone, ou en guise d’attraction comme les Knie sur la piste au Cirque national suisse, quelques années plus tard.
 
Voir aussi :
- Eléphants indiens domestiqués pour la manipulation de troncs d’arbres dans Voyage autour du monde, types indigènes de différentes contrées, album de 70 photographies par Emile Gsell et Adolfo Farsari, 1889-1890.
- Remorquage d’une automobile par un éléphant domestiqué sur la route de Uélé au Congo, 1909.
- Travail avec l’aide des éléphants, mission de Buba en Guinée Bissau, 1929.