Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

La ménagerie Hagenbeck

Planche n°2 de silhouettes à découper
Publiée dans le supplément gratuit de Medrano-Magazine n°8, vers 1932-33
BnF, département des Arts du spectacle, 4-ICO CIR-66
© D.R. / Bibliothèque nationale de France
Pour prolonger le charme de la représentation, les cirques ont imaginé de nombreux exemples de produits dérivés, dont les planches de personnages à découper et à monter sur de petits supports sont parmi les plus étonnantes. Il existe des planches pour reconstituer un cirque tout entier et d’autres avec essentiellement des silhouettes d’animaux, d’acrobates et de clowns.
Cette planche publiée en 1933 est destinée à accompagner la présence à Paris de la ménagerie Hagenbeck, une firme allemande fondée en 1848 à Hambourg. Issue d’un commerce de poissons, l’entreprise s’est développée à partir de l’exhibition de plusieurs phoques vivants, capturés dans les filets avec la pêche du jour et présentés dans l’arrière boutique pour quelques piécettes. Leur succès a convaincu le poissonnier Gottfried Clas-Karl Hagenbeck de transformer son commerce et de se consacrer à l’import-export d’animaux exotiques. Si les débuts ont été modestes, ses fils se bornant à acquérir auprès des marins des animaux de compagnie rapportés de leurs longs périples dans les îles, très vite la maison Hagenbeck a organisé des expéditions de capture en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud pour constituer de fabuleux catalogues où les serpents se négocient au mètre et les lions par groupes entiers, avec leur voiture et le matériel de leur présentation. Carl (1844-1913), Wilhelm (1850-1910) et John (1866-1940), leur demi-frère basé à Ceylan, ont ainsi mis le monde en coupe réglée, acheminant des dizaines de milliers d’animaux vivants à Hambourg pour ensuite les réexpédier n’importe où sur la planète, de Paris à New York et de Saint-Pétersbourg à Calcutta.
Cette planche offre un échantillon singulier d’herbivores très différents : ânes, zébus, dromadaire et un très inhabituel bœuf musqué composent un bestiaire amusant qui permet aux enfants de revivre le spectacle tout en acquérant de menues connaissances sur les bêtes de la célèbre ménagerie.
 
Sources :
- Lorenz Hagenbeck, Ces bêtes que j’aimais tant [Den Tieren gehort mein Herz], traduction de R. Jouan, Presses Pocket, 1962.
- Carl Hagenbeck, Cages sans barreaux, Nouvelles Éditions de Paris, Paris, 1951, traduit de Von Tieren und Menschen, Vita Deutsches Verlagshaus, Berlin, 1908.