repères
Glossaire nautique
établi d'après le Glossaire nautique d'Augustin Jal, Firmin Didot, Paris, 1848
- A
- Agrès
- Tous les cordages, voiles, vergues* et poulies qui entrent dans l'armement* d'un navire.
- Allure
- L'allure d'un navire désigne sa manière d'aller, en fonction de sa position par rapport au vent. Elle est dite "au près" lorsque l'on cherche à naviguer au plus près de la direction dont il souffle, "de travers" lorsque le navire prend le vent sur les côtés ou "grand largue" lorsqu'il navigue par vent arrière.
- Amarre
Tout cordage destiné à retenir et attacher un navire à un autre navire ou à la terre ferme.
- Amarrer
Attacher, lier avec un amarrage.
- Antenne
Nom de la vergue (pièce de bois) sur laquelle est attachée, par son plus grand côté, une voile latine.
- Armer / Armement
Armer un navire revient à le munir de tout ce qui lui est nécessaire pour mener à bien l'entreprise militaire ou commerciale pour laquelle on lui fait prendre la mer.
- Arrière
Partie postérieure d'un navire, aussi appelée poupe. On y trouve traditionnellement le logement des officiers et les postes de commandement.
- Artimon et
contre-artimon 
Voile en forme de triangle, hissée au mât de l'arrière d'un navire. On parle, par extension du mât d'artimon, le plus petit par ses dimensions.
Au XVIe siècle, les grands navires avaient à l'arrière deux artimons, dont le plus petit, hissé à un petit mât, était nommé contre-artimont. Les caravelles, bien que petits vaisseaux, portaient du milieu à l'arrière trois voiles latines : la grande voile ou voile maîtresse, l'artimon et le contre-artimon.
- B
- Babord
- Côté gauche d'un navire, en supposant le spectateur placé en arrière et regardant l'avant.
C'est traditionnellement un côté moins honorable que tribord (la droite). - Babord amures
- Expression désignant l'allure d'un navire recevant le vent de bâbord (gauche).
- Balancine
-
Nom d'un cordage qui descendant de la tête du mât, va au bout d'une vergue pour la soutenir à cette extrémité.
- Banc de nage
- Aussi appelé banc de rameurs. Banc sur lequel s'assoient un ou plusieurs rameurs maniant chacun sa rame ou tous un seul aviron. Dans les galères ordinaires, il y avait 25 ou 26 bancs de chaque côté.
- Baume ou bôme
-
Nom de la pièce de bois, ronde et longue, qui appuyée à l'arrière de certains mâts tourne autour d’une fourche qui la maintient, et sert à déployer ou border une voile trapézoïdale (aurique).
- Batterie
Rangée de canons sur les bords d'un navire et, par extension, lieu où les canons sont alignés.
Dans les vaisseaux de guerre, on trouve souvent deux batteries, une haute et une basse, cette dernière étant le plus près de l'eau.- Beaupré
Nom d'un mât qui s'élance hors du navire, à l'avant, plus ou moins incliné à l'horizon, quelquefois tout à fait horizontal.- Bonnette
Voile supplémentaire qui, par petit temps, est attachée en bas des voiles basses carrées, ou établie sur les côtés des voiles carrées basses et hautes. En augmentant la surface de la voilure, leur ajout permet de gagner de la vitesse.- Bout-dehors
De boute-hors : pièce de bois disposée sur l’avant d’un navire pour servir de point de fixation à l’angle avant d’un foc.- Bouteille
Petite construction en relief faite aux deux côtés de la poupe pour remplacer les galeries latérales qui existaient, aux XVIe et XVIIe siècle, à l'arrière du navire.
- C
- Caraque ou carraque
Grand navire de la fin du Moyen Âge, souvent de fort tonnage, reconnaissable à sa coque arrondie et à la hauteur de ses châteaux avant et arrière. Les caraques étaient utilisées en Méditerranée comme navires de guerre ainsi que pour le transport de marchandises.- Caravelle
Navire qui quoique rond était plus petit, fin, maniable et rapide que les nefs, ses contemporaines. Sa haute coque, son faible tirant d'eau et sa voilure beaucoup plus manœuvrable grâce à l'utilisation de voiles latines permettant de remonter au vent assurèrent son succès. Il permit les grands voyages de découverte des Portugais au XVIe siècle.- Châteaux avant et arrière
Élévations au-dessus des ponts à l'avant ou à l'arrière d'un navire.- Chiourme
- Ensemble des rameurs d'une galère. D'abord constitués de rameurs volontaires et payés, les équipages le furent ensuite de condamnés et d'esclaves, ce qui donna à l'expression une couleur péjorative.
- Civadière
- Corne
-
Vergue* qui, par une de ses extrémités terminées en croissant, s'appuie sur le mât qui la porte et est destinée à tenir déployée la partie supérieure d’une voile trapézoïdale (aurique).
Vergue
- E
- Écusson
Façade extérieure de l'arrière des vaisseaux, quand leur poupe était encore plate, et qui avait la forme d'un écusson d'armoirie.- Éperon
Dans l'antiquité, l'éperon était une arme d'attaque en bronze dont on munissait la proue des navires à rames. Il était situé au niveau de la ligne de flottaison, le coup ainsi porté au vaisseau ennemi pouvant lui être fatal, car l'eau envahissait aussitôt sa cale.- Équilibre vélique
- Équilibre des voiles.
- Étai
- Nom du cordage qui, passé en collier autour de la tête d'un mât, va se fixer en son extrémité inférieure sur le pont. Il fortifie le mât contre les mouvements que fait le navire de l'avant à l'arrière (tangage). Chaque mât en a un ou deux.
- Étambot
Pièce de bois droite et forte, à courbure convexe, fixée à la proue d'un navire et à laquelle le gouvernail axial (gouvernail d’étambot) est suspendu par des gonds.- Étrave
-
Pièce de bois forte, à courbure convexe, fixée à l'extrémité antérieure de la quille qu'elle prolonge. La vague d'étrave est celle qui se forme à l'avant du bateau quand l'étrave fend l'eau.
- F
- Fanal
Grosse lanterne fixée sur l’arrière des vaisseaux.- Ferler
Plier la voile, en apporter la toile sur et le long de la vergue, la réduire au plus petit volume et l'attacher avec des cordelettes.- Figure de proue
Ornement de la proue dotée d’une fonction symbolique ou idéologique.
- Flamme
Bande d'étoffe généralement pointue par un bout et autrefois fendue à son extrémité flottante. Des flammes aux couleurs de chaque nation sont arborées par les navires, servant de signe de reconnaissance. D'autres, de couleurs diverses, servent de signaux. C'est de leur figure et des mouvements variés qu'elles affectent en l'air, quand le vent les agite, que leur vient le nom métaphorique qu'elles portent.- Frégate
Bâtiment léger et rapide en usage dès le XIVe siècle. En Méditerranée, c'était un très petit bâtiment à rames, quelques fois ponté, le plus ordinairement découvert. Aux XVIe et XVIIe siècles, il avait l'importance d'une chaloupe. Les frégates étaient employées pour porter des ordres, faire le guet, aller à la découverte ou éclairer la marche d'une armée. C'est vers le XVIIe siècle qu'elles furent équipées de voiles et armées d’une batterie tout en gardant et leur aptitude à la vitesse, issue de la finesse de leur carène.
- G
- Galère
Anciennement nommée galée, la galère est un long vaisseau à rames et à voile en usage de l'antiquité au XVIIIe siècle. Elle est considérée comme le premier navire latin. Dès le Moyen Âge et jusqu’au début du XVIIIe siècle, les galères de Venise et de Gênes joignaient les ports de Londres, Bruges et Anvers pour approvisionner les marchés de produits d’Orient, mais pas au-delà, dans les mers du Nord et en pleine mer océane, espace maritime des nefs. Elle a été très utilisée dans les marines de guerre du Moyen Âge et de la Renaissance. Armée de quelques canons au milieu du XVe siècle, elle rentre alors dans son apogée. Au fur et à mesure qu'elle prend de l'importance et s'alourdit, sa manœuvre requiert des équipages de rameurs de plus en plus nombreux, la chiourme.
- Gaillard
- Ancien nom donné aux châteaux forts, il désigne sur un navire les parties surélevées situées à l'avant et à l'arrière. Le gaillard d’avant désigne le plancher partiel qui ne recouvre que l'extrémité antérieure d'un bâtiment, tandis que le gaillard d’arrière désigne le plancher qui ne recouvre que l'extrémité postérieure du pont supérieur.
- Galhauban
- Le galhauban est le hauban* du mât de hune*, et plus tard aussi celui du mât de perroquet*.
- Galerie
Balcon ayant peu de saillie et entouré d'une balustrade solide, situé à la poupe d'un vaisseau de guerre. Destiné à la promenade, il faisait autrefois le tour de l'arrière et s'étendait sur les côtés.- Galion
Navire de la seconde moitié du XVe siècle d'une construction mixte tenant de la nef par sa forme générale arrondie et sa hauteur et de la galère par sa longueur. Si les plus petits avaient des avirons, les grands naviguaient uniquement à la voile, la voilure augmentant en fonction de la taille du bâtiment. Navires de charge, ils étaient employés par les Espagnols pour le commerce avec le Nouveau Monde.- Gîter
- Pencher sous la pression du vent. L'inclinaison transversale d'un navire est appelée gîte.
- Gouvernail d'étambot
- Gréement
- H
- Hauban
Nom donné à un gros cordage attaché à la tête d'un mât et lui servant d'appui latéral.Chaque mât a ses haubans, qui l'étaient contre les mouvements du roulis* ; munis d’enfléchures (sortes d’échelons en cordage), ils servaient aussi d'échelles.
- Havre
- Abri naturel dans lequel un navire peut s'abriter.
- Herpe
- Pièce de bois recourbée qui sert à lier l'éperon* au navire.
- Hune
Plateforme établie latéralement au sommet d'un mât qui la traverse et qui repose sur des barres. Elle prit plus tard la forme d'une corbeille.- Hunier
(grand et petit) 
Voile carrée qui se déploie au-dessus de la hune.
- L
- Lisse (de plat-bord)
-
Pièce de bois horizontale disposée sur le haut du pavois (bord supérieur de la coque).
- M
- N
- Nao
Bien que le terme soit générique, il désigne dans un grand nombre de documents anciens la Nef, le grand vaisseau, par opposition à navio qui désigne un bâtiment de médiocre importance.- Navire de haut-bord
-
Navire doté d’une hauteur de coque importante en raison de ses batteries*. On a distingué les navires en bâtiments de haut bord et de bas bord. Tous les grands navires à voiles étaient rangés dans la première catégorie. Les galères, frégates et corvettes l'étaient l'étaient dans la seconde.
Batteries
- O
- Œuvres mortes
- On distingue sur un navire les œuvres vives et les œuvres mortes. La partie immergée, ou carène, du bâtiment reçoit le nom d'œuvres vives tandis que celle qui est au-dessus de la ligne de flottaison est appelée œuvres mortes.
- P
- Perroquet
- Pont
- Plancher établi dans la longueur du navire, soit seulement pour couvrir la cale, soit pour former un étage. On désigne parfois les bâtiments de guerre par le nombre de leurs ponts-batteries : deux-ponts, trois-ponts, etc.
- Poupe
-
Partie postérieure d'un navire, aussi appelée arrière, par opposition à la proue qui désigne l'avant.
Une poupe dite en écusson* désigne un arrière plat. La poupe était le logement du capitaine et des officiers et donc la partie du navire la plus décorée.
- Préceintes
-
Série de pièces de bois plus fortes que les autres réparties sur la coque et servant de ceinture au navire pour le renforcer.
- Proue
- Partie avant d'un navire, par opposition à la poupe qui désigne l'arrière.
- R
- Remonter au vent
Manœuvre consistant à disposer les voiles pour naviguer dans une direction aussi proche que possible de l'axe du vent (à contre-vent).- Roulis
- Mouvement alternatif d'un navire d'un bord sur l'autre sous l'effet du vent ou de la houle, par opposition au tangage* qui est un mouvement d'avant en arrière.
- S
- Sabord
Ouverture faite dans la coque d'un navire pour laisser un passage à la volée d'un canon. Les sabords sont parfois fermés par un volet ou mantelet*. Le sabord dit "de retraite" est situé à l'arrière du navire pour tirer sur un navire devant lequel on fuit.- Sonde
- Instrument servant à mesurer la profondeur de l'eau et, par extension résultats de ces mesures reportés sur une carte marine.
- T
- Tangage
-
Mouvement d'oscillation d'un navire d'avant en arrière et dû à la houle, par opposition au roulis* qui est un mouvement latéral.
- Tonnage
-
Capacité de charge d'un navire qui, en France sous l’Ancien Régime, s'exprime en tonneaux de 2 000 livres (environ 1 tonne).
- Tonture
- Courbure des ponts et des flancs d'un navire dans le sens de la longueur.
- Tribord
- Côté droit d'un navire, en supposant le spectateur placé en arrière et regardant vers l'avant.
- Tribord amures
- V
- Vergue
- Pièce de bois léger, ordinairement de sapin, ronde dans toute sa longueur et plus mince à ses extrémités sur laquelle on accroche les voiles. Quand elles soutiennent des voiles carrées, les vergues sont placées horizontalement et en avant des mâts.
- Voile d'artimon
- Voile aurique
Voile en forme de trapèze irrégulier qui, contrairement aux voiles carrées, est disposée dans l’axe longitudinal du navire.
- Voile carrée
Voile de forme carrée ou rectangle qui équipait presque tous les bâtiments antiques. Les voiles carrées étaient le plus souvent superposées.- Voile de civadière
Voile carrée, assez grande pour descendre jusqu'à la ligne de flottaison d'un navire et fixée sous le mât de beaupré* (à l'avant du navire). Comme elle se remplissait souvent d'eau, on y perça des trous qu'on nomma les yeux de la civadière.- Voile de hune
- Voile latine
Voile triangulaire qui a joué un très grand rôle dans les marines méditerranéennes. Elle s'enroule sur une antenne.
Antenne- Voile de misaine
- Voile du mât de misaine (mât vertical de l'avant).
- Voile de perroquet
Voile triangulaire, placée en hauteur, faite pour profiter des vents qui soufflent en haut des mâts dont avant elle on perdait le bénéfice par temps calme. C'est la plus petite voile du navire.
