La figure de la Baleine telle qu’on la représente sur un globe céleste et telle qu’on l’aperçoit dans le ciel

ʿAbd al-Raḥmān ibn ʿUmar al-Ṣūfī, Kitāb ṣuwar al-kawākib al-ṯābita (Livre des étoiles fixes)

Samarcande, vers 1430-1440
Papier, 247 feuillets, 24,5 x 18,5 cm
BnF, département des Manuscrits, Arabe 5036, f. 187v-188
© Bibliothèque nationale de France
La Baleine est l’une des quinze constellations de l’hémisphère austral. Elle est représentée sur la double page de manière inversée telle qu’elle est telle qu’on la figure sur un globe céleste et telle qu’on l’aperçoit dans le ciel. Elle comporte vingt-deux étoiles internes peintes en doré.
Dans la mythologie grecque, la Baleine évoque le monstre marin auquel Andromède, fille de Céphée et de Cassiopée, fut offerte en sacrifice, pour apaiser la colère de Poséidon. C’est l’une des constellations la plus éloignée de l’iconographie antique. La baleine s’apparente ici à un animal fabuleux chinois, le qīlin.
L’animal fantastique tient à fois du félin avec ses courtes pattes avant aux griffes bleues acérées et sa tête allongée mais aussi du dragon avec son pelage recouvert d’écailles, ses deux fines ailes en flammèches, sa double barbiche sous son museau velu. Son corps hybride se termine à l’arrière par une sorte de double queue ornée ainsi que son dos d’une frise dentelée de flammes. Son nom arabe « Cetus » est la transcription du grec.