Photographier l'objet | classer (4/4)
Cannelle, ingénieur au canal de Panama, Tremblement de terre du 7 sept. 1882. Les saints de l'église recueillis dans un rancho.
Pierre Jahan, Le centaure
Robert Doisneau, Le sculpteur

Florence Henri, Effets de glace au marché aux puces
Édouard Boubat, Cordonnier
Eugène Atget, Porte d'Italie. Zoniers. 1913

Emmanuel Sougez, Le grenier de Joigny
René-Jacques, Zone : porte de Clignancourt
Georges Viollon, Brocanteur
Accumulations
À la différence de la série, l'accumulation donne à voir de manière désordonnée la multiplication et parfois la profusion du même. Toutefois, s'il est question de sculptures, celles-ci ne sont pas identiques, pas plus que ne se ressemblent les luminaires, les objets accumulés dans un grenier ou les pièces dispersées devant un marchand de ferraille. Ils sont issus d'un même univers sans pour autant posséder la même apparence. La connaissance du photographe, puis celle du spectateur contribuent à discerner les liens qui les unissent. La photographie d'objets est de la sorte une photographie savante.
Le hasard tient une grande place dans l'accumulation et la composition n'existe souvent en tant que telle que dans l'objectif du photographe. C'est le regard qui délimite, équilibre et structure. Le grenier, l'étal, le magasin, l'entrepôt, la décharge ou le terrain vague retiennent en masse des objets dans un effet comparable à celui produit par l'avancée des glaciers : avec le temps la glace laisse remonter en surface ce qu'elle charrie. Le photographe guette et identifie ce phénomène si particulier dans le cycle de vie des objets. Il n'organise pas la prise de vue comme dans la nature morte. Il se tient à l'affût de la moindre apparition et du plus modeste gisement. Il traque l'événement : ce qui fait art.

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