Charles Baudelaire, Fleurs du mal
Félix Tournachon, dit Nadar, vers 1857
Dessin en marge du Panthéon Nadar
Dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche, 31 x 23,5 cm
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RÉSERVE NA-88-BOÎTE ÉCU
© Bibliothèque nationale de France
Baudelaire et Nadar se connaissent depuis le début des années 1840 et sont liés par une amitié sincère, mais non dénuée d’ambiguïté et de pointes d’agressivité. Développant une caricature plus ancienne qu’il avait publiée dans le Journal pour rire le 9 avril 1852, Nadar croque son ami Baudelaire sous les traits d’un dandy à l’élégance raffinée, en frac noir et gants verts – « Byron habillé par Brummel », disait son ami de jeunesse Gustave Le Vavasseur –, fixant à ses pieds, avec un geste de délicat, le cadavre renversé d’un animal environné de mouches : allusion à la « charogne » du poème des Fleurs du Mal, « les jambes en l’air, […] son ventre plein d’exhalaisons » autour duquel « les mouches bourdonnaient ». À cette caricature, Baudelaire répond, le 14 mai 1859 : « Il m’est pénible de passer pour le Prince des Charognes. »
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