Les Saltimbanques
Scènes et mœurs de Paris : La Fête de Saint-Cloud
1840
Lithographie de Yves, éditions Wild, imprimerie Lemercier (Paris), 1840
BnF, département des Estampes et de la photographie, TB-507 (1)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Depuis le XVIIe siècle, la vie des métropoles comme des bourgades régionales est jalonnée de rendez-vous commerciaux et festifs. Ce sont les foires, comme celles de Saint-Laurent, de Saint-Ovide et de Saint-Germain puis Saint-Sulpice à Paris, la Foire Saint-Lazare à Marseille, La Foire des Quinconces à Bordeaux ou celle de Saint-Romain à Rouen, ou encore la très célèbre Bartholomew Fair de Londres, celle de Coblenz, de Nijni-Novgorod ou celle d’Impruneta au sud de Florence…
Reçues dans des semi-constructions en bois ou installées dans leur chapiteau-parapluie de toile à façade de bois décorée, les troupes équestres et les compagnies acrobatiques courent les champs de foire, de
Beaucaire à Gand, de Francfort-on-Main à Guibray ou Châlons-en-Champagne.
Au XIXe siècle à Paris, les propriétaires d’attractions et de baraques foraines doivent observer les lois de la Petite Banque et de la Grande Banque. À date fixe, les petits et les grands métiers, entresorts, cabinets de curiosités, théâtres d’illusion ou de fantocchini, arènes de lutteurs, cirques forains, établissements zoologiques et autres fosses de ménageries s’alignent le long des allées de la Foire aux Pains d’Épices, de la Fête de Neuilly ou de la Fête de Saint-Cloud, très côtées. Le succès de leur activité est très dépendant de leur capacité à attirer l’attention du public. Plus ou moins fournie, la « parade » réunit au moins un « aboyeur », réputé pour son boniment, qui vante les mérites du dompteur et de la femme colosse ou la férocité des lions, un clown en souquenille ou un Paillasse, et une barrière d’artistes toute en force ou en grâce qui ne ménage pas ses efforts pour capter le badaud et le diriger vers la caisse, tenue par une maîtresse femme en atours de fête.
Sur la gravure ci-dessus le sujet principal est la parade d’un cirque forain monté à côté d’un Panorama, à la Fête de Saint-Cloud du printemps 1840. Elle se déroule à chaque « relevée » sous de grandes bannières publicitaires colorées destinées à illustrer les performances des acrobates et les exhibitions de lutteurs et de phénomènes au programme de la troupe. Fixés au fronton de toutes les attractions ces véritables tableaux peints sur des toiles mouvantes précédent l’apparition des affiches illustrées. La trèpe – mot qui désigne la foule des badauds, spectateurs potentiels – se presse au pied d’un long tréteau où les artistes font de petites présentations dans la cacophonie des annonces du bonisseur et des flonflons de l’orchestre qui se déchaîne pour couvrir les bruits alentour.
Sources :
- Le Cirque Colombier-Avrillon à la Foire de Bordeaux dans Le Journal de Toulouse du 25 octobre 1856, p. 1.
- Pierre Echinard, Une tentative de cirque permanent en 1830 : Le Cirque olympique de Marseille, Provence historique, 1990.
- Gaston Escudier, Les Saltimbanques : leur vie, leurs mœurs, Michel Lévy, Paris, 1875.
- Jacques Garnier, Forains d’hier et d’aujourd’hui, auto-édition, Orléans, 1968.
- Claudia Vivaldi, Les Parades Foraines, Art des 2 Mondes, 2009.
- Collectif sous la direction de A. Lebrun, Foires et forains en Wallonie, magie foraine d’autrefois, Mardaga, Liège, 1984.
- Arthur Heuillard, La Foire Saint-Laurent, son histoire et ses spectacles, Paris, Ed. Alphonse Lemerre, 1878
Au XIXe siècle à Paris, les propriétaires d’attractions et de baraques foraines doivent observer les lois de la Petite Banque et de la Grande Banque. À date fixe, les petits et les grands métiers, entresorts, cabinets de curiosités, théâtres d’illusion ou de fantocchini, arènes de lutteurs, cirques forains, établissements zoologiques et autres fosses de ménageries s’alignent le long des allées de la Foire aux Pains d’Épices, de la Fête de Neuilly ou de la Fête de Saint-Cloud, très côtées. Le succès de leur activité est très dépendant de leur capacité à attirer l’attention du public. Plus ou moins fournie, la « parade » réunit au moins un « aboyeur », réputé pour son boniment, qui vante les mérites du dompteur et de la femme colosse ou la férocité des lions, un clown en souquenille ou un Paillasse, et une barrière d’artistes toute en force ou en grâce qui ne ménage pas ses efforts pour capter le badaud et le diriger vers la caisse, tenue par une maîtresse femme en atours de fête.
Sur la gravure ci-dessus le sujet principal est la parade d’un cirque forain monté à côté d’un Panorama, à la Fête de Saint-Cloud du printemps 1840. Elle se déroule à chaque « relevée » sous de grandes bannières publicitaires colorées destinées à illustrer les performances des acrobates et les exhibitions de lutteurs et de phénomènes au programme de la troupe. Fixés au fronton de toutes les attractions ces véritables tableaux peints sur des toiles mouvantes précédent l’apparition des affiches illustrées. La trèpe – mot qui désigne la foule des badauds, spectateurs potentiels – se presse au pied d’un long tréteau où les artistes font de petites présentations dans la cacophonie des annonces du bonisseur et des flonflons de l’orchestre qui se déchaîne pour couvrir les bruits alentour.
Sources :
- Le Cirque Colombier-Avrillon à la Foire de Bordeaux dans Le Journal de Toulouse du 25 octobre 1856, p. 1.
- Pierre Echinard, Une tentative de cirque permanent en 1830 : Le Cirque olympique de Marseille, Provence historique, 1990.
- Gaston Escudier, Les Saltimbanques : leur vie, leurs mœurs, Michel Lévy, Paris, 1875.
- Jacques Garnier, Forains d’hier et d’aujourd’hui, auto-édition, Orléans, 1968.
- Claudia Vivaldi, Les Parades Foraines, Art des 2 Mondes, 2009.
- Collectif sous la direction de A. Lebrun, Foires et forains en Wallonie, magie foraine d’autrefois, Mardaga, Liège, 1984.
- Arthur Heuillard, La Foire Saint-Laurent, son histoire et ses spectacles, Paris, Ed. Alphonse Lemerre, 1878
BnF, Éditions multimédias, 2021