La censure de l’information est une marque évidente de la mainmise contestée du pouvoir sur la société. Pour beaucoup, l’Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) est assimilé à un outil de propagande gouvernementale sur les ondes.
Les émeutes et les manifestations au quartier latin attirent de nombreux auditeurs sur les fréquences des radios périphériques RTL et Europe 1. Ces stations suivent les événements de très près, donnant largement la parole aux étudiants. Elles contribuent à leur assurer le soutien de l’opinion face à la répression policière.
La grogne monte parmi les journalistes de la Maison de la Radio. Le contrôle des autorités sur l’information est de moins en moins toléré. A son tour, l’ORTF se met en grève. Un mot d’ordre simple : la possibilité de diffuser une information "impartiale, honnête et complète". Ce combat pour l’indépendance de la presse est l’occasion pour les Ateliers populaires de réaliser certaines des affiches les plus célèbres de 68.
Créé pour servir de relais aux revendications de plusieurs mouvements étudiants, le journal Action est lancé le 7 mai 1968. Son dernier numéro paraît le 3 juin 1969. Il sera notamment l’écho du Mouvement du 22 mars, de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et des comités d’action lycéens.