Proudhon (Pierre Joseph)
[1809-1865]
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Né à Besançon d’un père garçon brasseur et d’une mère cuisinière, Proudhon est placé comme bouvier avant de rentrer, à dix ans, comme boursier au collège royal de Besançon où ses études sont brillantes, mais interrompues pour des raisons financières. Il multiplie alors les emplois précaires (typographe, artisan imprimeur), travaille dans une entreprise de navigation fluviale et découvre les rouages de l’entreprise et de la bureaucratie. Les difficultés matérielles, émaillées de procès politiques, de prison, d’exil, l’accompagneront tout au long d’une vie riche durant laquelle Proudhon se révèlera un journaliste-écrivain prolifique laissant à sa mort plus de quarante ouvrages et de multiples articles dans lesquels il aborde avec une rigueur inlassable tous les problèmes de l’humanité.
Issu de la misère, il se définit comme un " aventurier de la pensée et de la science " et il est le premier à concevoir et à appliquer le concept de socialisme scientifique (Premier mémoire sur la propriété, 1840) fondé sur " une science de la société méthodiquement découverte et rigoureusement appliquée ". Soucieux du respect de la diversité des êtres, il appuie son antisystème sur l’anarchie, c’est-à-dire la négation de l’autorité de l’homme sur l’homme et revendique dans le même esprit l’anticapitalisme (" négation de l’exploitation de l’homme par l’homme "), l’anti-étatisme (" négation du gouvernement de l’homme par l’homme ") et l’antithéisme (" négation de l’adoration de l’homme par l’homme ").
Proudhon revendique l’autogestion – l’affirmation de la liberté de l’homme par l’homme – comme méthode positive, qui associe un travaillisme pragmatique (réalisation de l’homme par l’homme grâce au travail social), un justicialisme idéo-réaliste (idéalisation de l’homme par l’homme par la réalisation d’une justice sociale) et un fédéralisme autogestionnaire (libération de l’homme par le pluralisme social). C’est sur ces trois principes que s’appuient ses théories.
Il les développe dans de nombreux ouvrages parmi lesquels Création de l’ordre (1843), La Justice (1858), Théorie de la propriété (1865), La Capacité politique ainsi que dans de multiples articles dans les trois journaux qu’il a créés qui rencontrent un vif écho dans les classes populaires, annoncent le travaillisme et influencent Engels et Marx ; ce dernier le tenait en 1842 pour " le penseur le plus hardi du socialisme français ". Son influence dépasse largement les frontières et se répand dans toute l’Europe.