Cette épreuve intime de la folie petite déraison
contrôlée qui ne peut masquer la folle pensée
d'une maîtrise absolue n'est pas sans conséquence
privée, entraînant hallucinations et dépression.
Mais elle donne aussi matière aux nombreuses descriptions
phénoménologiques peuplant ses textes philosophiques
et ses récits de fiction.
Elle s'inscrit dans une préoccupation permanente à
l'égard de l'image, de sa production, de son statut,
de ses effets : Sartre publie L'Imagination
en 1936, puis L'Imaginaire
en 1940. Et déjà en 1927, il rédige un
diplôme d'études supérieures intitulé
L'Image dans la vie psychologique : rôle et nature.
L'étudiant Sartre s'intéresse aussi bien à
l'imagination des mystiques chrétiens qu'aux délires
analysés par la psychologie expérimentale. La
découverte de Husserl et principalement la distinction
entre imagination et perception le conduit à
contester la définition de l'image comme chose et à
mettre en valeur l'acte de la conscience imageante. Cette
démarche sartrienne donne lieu à deux interprétations
contraires : iconophile pour les uns, Sartre réhabilite
l'image, que la tradition philosophique rejetait dans le faux-semblant,
l'erreur et le sensible. Iconoclaste pour les autres, il la
range du côté du néant, alors que Bergson
ou Bachelard en montrent la productivité immanente,
la positivité matérielle et dynamique.
> l'imagination
> la métaphore
> les arts
plastiques
L'article intégral de François Noudelmann est publié
dans le catalogue
de l'exposition.
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