"Vous n'avez entendu, messieurs, qu'un aperçu à vol
d'oiseau de notre voyage dans l'Afrique équatoriale. On ne raconte
pas en une heure de temps trois années d'incidents variés,
de tentatives vaines, de succès imprévus, d'impressions
pénibles ou agréables, mais plus généralement
pénibles.
Je ne terminerai pas sans vous faire remarquer la place relativement
petite que tient sur la carte d'Afrique le territoire reconnu par l'expédition
française. Il faut en tirer cet enseignement que la conquête
géographique de l'immense continent coûtera bien des peines
encore ; bien des voyageurs encore y useront leur santé, y laisseront
peut-être leur vie. Les
explorateurs français ne failliront
point à la tâche qui leur incombe, surtout du côté de
nos possessions. Pour ma part, je suis prêt à reprendre la
campagne. Mais, en terminant, permettez-moi de vous le dire, messieurs,
l'explorateur a d'autant plus d'abnégation, j'allais dire d'entrain
au sacrifice, qu'il se sent suivi de près par les sympathies de
son pays !"
P. Savorgnan de Brazza, N. Ballay, "Expédition
sur les cours supérieurs de l'Ogôoué, de l'Alima
et de la Licona", Bulletin de la Société de
géographie, Janvier-juin
1879 6e série. / T. 1, p. 144.
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