"Bien qu'appartenant à plusieurs races bien distinctes,
ces indigènes ne différaient pas au point de vue
anthropologique d'une façon bien tranchée les uns des autres.
Il n'est donc pas interdit de résumer les caractères de
ces races dans la description d'un type général qu'on peut
appeler le type Peau-Rouge, à cause de la nuance qui fait en quelque
sorte le fond de la coloration de ces peuples. Nous dirons donc que le
Peau-Rouge est généralement grand et osseux avec une musculature
sèche mais puissante ; la face chez lui est assez allongée,
tout en étant élargie par la saillie des pommettes et
des mâchoires, ce qui donne à l'ensemble du visage une
apparence rectangulaire ; la bouche est grande, mais les lèvres
sont minces, les dents larges et, paraît-il, souvent atteintes
de carie. Les yeux, noirs et enfoncés, ont une ouverture assez étroite.
Le nez fort, très busqué et proéminent s'insère
directement à la base du front ; les arcades sourcilières
sont accentuées. Le teint est tantôt clair, tantôt
foncé selon les individus et les tribus, mais le rouge en forme
toujours la couleur fondamentale ; la chevelure est raide et noire, le
système pileux peu fourni. Enfin, la physionomie générale
est grave, impassible à l'ordinaire, mais devient féroce
sous l'influence de la passion.
Dans leur réservation, les Omahas commencent à habiter
des maisons plus stables et plus confortables, de même qu'ils ont
emprunté aux Blancs l'usage du pantalon. Mais, ainsi qu'on peut
s'en rendre compte au Jardin d'Acclimatation, ils ont conservé l'habitude
de se parer la tête de panaches en plumes, de toques en peau de loutre
dont on a soigneusement conservé la queue bien fourrée :
les pelleteries continuent à former une part importante de leur
vêtement auquel ils ajoutent les étoffes de laine ou de toile
fabriquées par les Blancs, mais teintes de couleurs éclatantes.
Leurs pieds sont encore chaussés des célèbres mokassins,
et des batailles avec leurs congénères insoumis ils aiment
encore à rapporter des scalps, c'est-à-dire des chevelures
arrachées du crâne de l'ennemi vaincu."
Girard de Rialle, "Les Peaux-Rouges
au Jardin d'Acclimatation de Paris",
La Nature. Revue des Sciences
et de leurs applications aux arts et à l'industrie, premier semestre
1884, p. 4-7.
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