Arthur

Les Mille et une nuits

par Annie Vernay-Nouri

Antoine Galland, découvreur des Nuits en Europe

 

Né en Picardie dans une famille modeste, Antoine Galland (1646-1715) qui parle l’arabe, le turc et le persan, a fait de longs séjours au Levant et à Constantinople. Professeur d’arabe au Collège royal, spécialiste de manuscrits, mais aussi numismate et antiquaire, il est l’auteur de très savants ouvrages dont très peu furent publiés.
Il doit sa renommée à cette traduction entreprise à ses moments de distraction. Il commence par traduire  Sindbad le marin d’après un manuscrit en sa possession.

Alors que le livre est prêt à être publié, il apprend qu’il fait partie d’un ensemble de contes appelé Mille et une nuits et en fait rapporter d’Alep en 1701 trois volumes datant du XVe siècle.
 

Le livre parait en douze tomes entre 1704 et 1717. En 1707, alors qu’il a achevé  la traduction de son manuscrit, il a recours à un Libanais nommé Hanna. Ce dernier lui relate en arabe de nouveaux contes. Il les note dans son journal puis les réécrit en français.
Ainsi, des histoires, parmi les plus connues, comme celles d’Aladin ou d’Ali-Baba ne proviennent pas du recueil originel mais ont été ajoutés par Galland. Autant écrivain que traducteur, le savant adapte le texte au gout du temps, supprimant des passages en vers ou ceux jugés trop licencieux.
Il en fait un texte plus littéraire, qui s’imprègne de certaines caractéristiques du conte classique : il s’inspire notamment de Madame d’Aulnoy et de ses contes de fées. Les derniers volumes paraissent à titre posthume en 1717.
Le livre connaît un succès fulgurant et déclenche un engouement extraordinaire pour l’Orient: pièces de théâtre, musique, romans se multiplient. Pendant plus d’un siècle, la version française de Galland,  plus de quatre-vingt  rééditions, luxueuses ou populaires, ses traductions en une dizaine de langues et ses contrefaçons  représentent pour l’Europe la seule version des Nuits.


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