Des sources pour l'histoire
Le fonds fut très vite connu et consulté pour la préparation
des ouvrages sortis en 68 et 69, ce qui d'ailleurs n'en facilitait pas le
traitement. Nous avions songé avant tout à une utilisation
historique ; ce furent des linguistes, des élèves de l'École
normale de Saint-Cloud, qui les premiers en entreprirent l'étude.
Objet d'un reclassement souvent remis en chantier, il n'a pas encore fait
l'objet d'un inventaire, mais devrait, après le traitement du dernier
don, être relié, pour éviter les désordres de
la consultation, et être répertorié. Par contre, un certain
nombre de documents collectés en mai 68, périodiques occasionnels
ronéotés, numéros spéciaux, grande presse de
l'époque furent l'objet de recensements ou de publications de catalogues,
avec la coopération du Service de l'Histoire de France : Monique
Lambert, alors au Département des périodiques, publia la Liste des
périodiques publiés à l'occasion ou à la
suite des événements de mai juin 1968 et conservés à la
Bibliothèque nationale. Elle y joignait la liste des doubles,
afin d'obtenir périodiques ou tracts par échanges. Une élève
de l'Institut des techniques de la documentation, Françoise Rougier,
rédigeait un mémoire de fin d'études : Répertoire
des numéros spéciaux de périodiques consacrés
aux événements de Mai 68. Seule la Bibliothèque
nationale, grâce à l'étendue du Dépôt légal
et à la prospection de ses services, pouvait permettre cette entreprise.
L'A.C.R.P.P. fit un microfilm de cette collection et y joignit la reproduction
des principaux périodiques de l'époque. Il y a deux ans M.
Pérussaux prit la responsabilité d'une exposition des principale
affiches et publia un catalogue qui, bien évidemment, ne contient
pas la totalité de la collection, mais en donne un aperçu.
Quand M. Dennery fut invité à l'inauguration de la Bibliothèque royale
de Bruxelles, il rappela les diverses fonctions d'une bibliothèque nationale,
cita à titre d'exemple la prospection des archives imprimées,
ces documents qui deviendront les sources de l'histoire nationale ; il
mentionna alors la collecte faite par ses service en mai 68.
Le très ancien Service de l'Histoire de France a son originalité et ses fonctions propres dans la Bibliothèque. Non seulement il est responsable de la classification méthodique des ouvrages élaborés concernant l'histoire nationale dans un sens large, mais il se doit d'aller au-devant des sources et de publier des catalogues rétrospectifs pour guider les lecteurs au travers de documents qui ne figurent pas toujours dans les bibliographies. Ce rôle dynamique dans la prospection, ces fonctions d'aide à la recherche pour les lecteurs, de guide des étudiants sur des sujets nouveaux ou peu connus ne sauraient être négligés, faute de moyens et de personnel. Ces derniers ont été récemment diminués. La vitalité et la fonction de la bibliothèque sont en jeu.
Le très ancien Service de l'Histoire de France a son originalité et ses fonctions propres dans la Bibliothèque. Non seulement il est responsable de la classification méthodique des ouvrages élaborés concernant l'histoire nationale dans un sens large, mais il se doit d'aller au-devant des sources et de publier des catalogues rétrospectifs pour guider les lecteurs au travers de documents qui ne figurent pas toujours dans les bibliographies. Ce rôle dynamique dans la prospection, ces fonctions d'aide à la recherche pour les lecteurs, de guide des étudiants sur des sujets nouveaux ou peu connus ne sauraient être négligés, faute de moyens et de personnel. Ces derniers ont été récemment diminués. La vitalité et la fonction de la bibliothèque sont en jeu.
Source : « La collecte des tracts de mai 1968 par le service
de l’histoire de France » par Marie-Renée Morin.
Dans Études
sur la Bibliothèque Nationale et témoignages : réunis
en hommage à Thérèse Kleindienst, secrétaire
général honoraire de la Bibliothèque Nationale.
Paris : Bibliothèque Nationale, 1985, p. 217-223. >> texte intégral sur Gallica
