"Les formes extérieures de leur culte sont bizarres :
ils placent sous leurs bras, hommes et femmes, quelques poignées
d’herbes vertes, puis ils prennent un petit bâton que l’homme
tient par un bout, la femme par l’autre, après quoi les couples
ainsi liés, dansent en rond autour d’un arbre sacré en
criant : Aouqué, c’est-à-dire, “Dieu,
veille sur nos troupeaux, sur nos moissons, etc."
Les Gallas passent
d’ailleurs pour la plus belle race de l’Afrique. D’une
haute taille ; cuivrés plutôt que noirs, avec le front large,
le nez aquilin, les traits réguliers, les lèvres bien proportionnées,
ils sont aussi bons cavaliers que bons agriculteurs, et se rendraient bientôt
maîtres de la contrée, s’ils pouvaient s’entendre;
mais, isolés et attaqués en détail, ils se voient
obligés de subir la loi des rois abyssins. Les femmes gallas sont
de fort belles créatures, renommées dans ces plateaux pour
leurs formes à la fois élégantes et vigoureuses."
Louis Reybaud, "Voyage dans l’Abyssinie
méridionale", "Journal
inédit de M. Rochet d’Héricourt",
Revue des
Deux Mondes, tome 27, 1841.