Marinetti (Filippo Tommaso)
[1876-1944]
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D’origine italienne, né à Alexandrie, Marinetti fait ses études en français avant de venir à Paris où il passe son baccalauréat, il étudie également à Padoue et à Gênes. Partagé entre la France et l’Italie, il écrit aussi bien en français qu’en italien et commence à publier des poèmes en 1898 dans des revues symbolistes (La Vogue, La Plume, La Revue blanche), puis fonde la revue Poesia en 1904. Les vers libres sont associés chez Marinetti à une imagination riche et flamboyante (La Conquête des étoiles, 1902 ; Destruction, 1904 ; La Ville charnelle, 1908).
Le 20 février 1909 paraît dans Le Figaro le Manifeste technique de la littérature futuriste, premier manifeste du futurisme dont Marinetti sera le fondateur et le chef de file. Il y fait l’apologie de la vitesse – celle-ci occupera une place essentielle dans l’affirmation du futurisme –, dénonce les valeurs trop mesurées prônées par l’Etat de droit bourgeois et prédit la naissance d’un homme nouveau sous l’influence du monde industriel : "Le futurisme se fonde sur le renouvellement total de la sensibilité humaine produit par les grandes découvertes scientifiques." Cette recherche le conduit à des formes littéraires nouvelles qui bouleversent la syntaxe, la ponctuation pour rendre sensible l’agitation de la vie moderne (Les Mots en liberté).
Loin de se limiter à l’art, le futurisme est aussi selon Marinetti une manière de vivre : il le montre dès 1910 dans Mafarka le futuriste qui met en scène la naissance d’un être mi-humain, mi-aéroplane pour détrôné le soleil et symboliser ainsi la découverte de la technique.
Le mouvement futuriste, en peinture comme en littérature, reste fécond jusqu’en 1940 ; cependant, dès 1915, une scission s’observe, entraînée par les positions radicales de Marinetti : il considère en effet que le régime fasciste est une concrétisation des idéaux futuristes et adhère en 1919 au parti fasciste avant de publier en 1924 Futurisme et fascisme.