1914, Louis Barthas, artisan tonnelier dans l'Aude, partit pour le front où il resta quatre ans. Au fil des jours, il prit des notes et rédigea un récit qui occupe 19 cahiers. L'historien Rémy Cazals découvrit ce texte et le publia en 1978. Quelles traces peuvent encore demeurer sur les lieux où Barthas et ses compagnons connurent les souffrances qu'il relate ? Quelles cicatrices la terre et la nature portent-elles encore ? Pour tenter de les retrouver, le photographe Jean-Pierre Bonfort a suivi Louis Barthas pas à pas. Bonfort a fait le choix des prises de vues au téléphone cellulaire. Il ne recherche pas l'effet monumental, mais la vibration et la sensation qui se dévoilent grâce à la modestie du dispositif. Du récit de Barthas, que demeure-t-il de tangible ?
Sur les pas de Louis Barthas
"J'avais décidé de travailler sur un itinéraire qui me permette de traverser une partie du Japon, et il m'était apparu rapidement que la reprise de « La Route du Tôkaidô » était le choix le plus pertinent. D'un côté, je pouvais m'appuyer sur l'œuvre d'Hiroshige qui a constitué, avec sa série sur le Tôkaidô, une des références majeures de l'Ukiyo-e. De l'autre, je me trouvais confronté à un continuum urbain, tantôt dense, tantôt lâche, qui n'avait plus grand chose à voir avec les paysages d'antan, peints par Hiroshige, et le sentiment de la nature qui en émanait, mais qui m'obligeait à exercer un regard analytique sur le Japon d'aujourd'hui."
Le Tôkaidô de Thierry Girard