Coupeau : alcoolisme et delirium tremens

Les feuillets 94 et 97 des notes préparatoires se réfèrent au traité De l’alcoolisme et ils décrivent les différentes étapes de la maladie conduisant au stade ultime qu’est le delirium tremens ; Zola s’inspire directement de ces notes de lectures et la déchéance de Coupeau, progressive mais inéluctable, suit pas à pas la description scientifique.
 

    Itinéraire d’un cauchemar

Après avoir consulté les notes de Zola sur l'alcoolisme, analyser la mise en scène du feuillet 94 à travers cette sélection de textes. Montrer comment Zola applique ses découvertes scientifiques au cas de Coupeau, comment travaille l'imaginaire de Zola à partir de ses notes.

l’exemple à ne pas suivre du père Coupeau tombé d’un toit par excès de boisson. 
après l’accident
à jeun, l’injustice ressentie (souvenir du père) et le dégoût du travail. 
Coupeau commence à boire
en travaillant. 
première ivresse
sérieuse, mais gaie. 
première ivresse blanche
 : "Et Gervaise reconnut tout de suite le vitriol de l’Assommoir, dans le sang empoisonné qui lui blêmissait la peau." 
l’alcoolisme devient chronique
, Coupeau ne travaille plus. 
Coupeau, malade, a dévasté la chambre
, ce qui pousse Gervaise dans celle de Lantier. 
"Le pichenet et le vitriol l’engraissaient, positivement."

la pituite
. Coupeau se soigne à l’eau-de-vie. 
à Sainte-Anne
, fluxion de poitrine, délire passager. Cauchemars, hallucinations puis rémission. 
"la boisson lui ôtait toute conscience du bien et du mal"
.
"Son corps imbibé d’alcool se ratatinait comme les fœtus qui sont dans des bocaux, chez les pharmaciens."
 
  Le delirium tremens 

Montrer comment Zola construit à partir de ses notes "un grand tableau" en trois étapes. La description de la mort s’appuie sur les notes : il les développe, organise une agonie en trois temps pour la mise en scène littéraire.
Comparer la brièveté des mots dans le feuillet 97 – sans phrases, avec deux références à la pagination – et l’amplitude qu’il leur donne dans son roman : c’est un combat que Coupeau mène contre les ravages de l’eau-de-mort de l’Assommoir : analyser les étapes de la bataille, les armes du combattant, les offensives et les indices qui créent le spectacle (public, notations visuelles, auditives, tactiles…).

La fièvre  : Coupeau déchire ses vêtements, cri animal, grimaces, fièvre, yeux injectés de sang, danse désordonnée, angoisse, épouvante, il ne reconnaît pas Gervaise.
Les hallucinations : la fièvre augmente, questions du médecin sur l’hérédité, mise en garde, tremblements, plaintes, troubles du goût, hallucinations. 
La mort : délire, grande agitation, hallucinations, tremblements généralisés. "Quand elle appuyait un peu, elle entendait les cris de souffrance de la moelle". Puis la fin : "La mort seule avait arrêté les pieds."