Il existe des transformations négatives. Des transformations qui corrompent et qui tuent. Ce sont non pas des transformations, mais des déformations. Le sacré sait les repérer et lutter contre elles par son art de la conservation. Il y a cependant aussi des transformations positives et créatrices que le sacré ignore et qu’il convient de dévoiler.
Transformer veut dire faire passer quelque chose d’un état à un autre. Ce passage s’opère quand cette chose acquiert une nouvelle forme et, si elle n’en a pas, une forme tout court.
La notion de transformation est subtile. Elle pourrait laisser croire qu’elle est le contraire de toute conservation. Elle est en fait une conservation sous une autre forme. Une conservation dynamique, montrant que l’on peut se conserver en étant en mouvement, en empruntant les voies du temps qui laissent l’impression d’être celles de la corruption et de la mort. Ce qui est effectivement le cas et c’est bien là que réside le génie de toute transformation.
Ce génie consiste non pas à nier et à refouler, mais à accepter et à accueillir. Ce qui change tout. C’est même là que réside l’essence du changement. Ainsi prenons le temps, qui est en soi, de par son déroulement, usure, corruption, irréversibilité d’une mort progressive. Prenons le désir de se conserver, qui est en soi arrêt, fixation, repos et non mouvement. Faisons coexister temps et conservation, sans chercher à vaincre l’un par l’autre. Sans se résigner donc à la corruption et à la mort. Sans se crisper contre elle en cherchant à retenir quoi que ce soit. On pénètre dans une autre dimension. Celle du Tout. Celle de la pensée.
Le temps pris isolément est corruption. Mais mis à côté du sacré et de la conservation, il n’est déjà plus le temps seul, le temps isolé. À côté du sacré, il est quelque chose de plus que celui-ci, quelque chose d’autre. Cela libère le sacré de son enfermement. Il y a quelque chose d’autre que le sacré ? Tout n’est donc pas voué à se conserver indéfiniment ! Une ouverture est possible.
Le sacré pris isolément est conservation. Mais, mis à côté du temps et de la corruption, il n’est déjà plus le sacré. À côté du temps, il est quelque chose de plus que celui-ci, quelque chose d’autre. Cela libère le temps de son enfermement. Il y a quelque chose d’autre que le temps ? Tout n’est donc pas voué à se corrompre indéfiniment ! Une ouverture est possible.