La vision graphique


Les trente-six dessins de Hugo pour Les Travailleurs de la mer sont intégrés deux mois et demi après la publication de l’édition originale du roman. Certains sont antérieurs à la rédaction du texte, d’autres contemporains ou postérieurs : il ne s’agit pas d’illustrations mais plutôt d’échos graphiques dans lesquels les écarts entre texte et image ne sont pas rares.
Les pistes proposées s’inspirent de ce dialogue entre texte et image, créateur de similitudes et de différences, et toujours synonyme d’enrichissement
.

 

 

Les dessins de Hugo pour Les Travailleurs de la mer


  • À partir du titre Les Travailleurs de la mer et du frontispice dessiné par Hugo, quelle histoire imaginez-vous ?
  • "Il commencera sa forêt par une branche d’arbre, sa ville par un pignon, son pignon par une girouette, et peu à peu la composition entière jaillira de la blancheur du papier avec la précision et la netteté d’un négatif photographique qu’on soumet à la préparation chimique destinée à faire apparaître l’image."
    Charles Hugo décrit ainsi la technique de son père. Les dessins terminés de La Maison visionnée et du Vieux St Malo laissent-ils deviner leur point de départ ? Appliquez la manière de Hugo à un paysage, un portrait…
  • Le naufrage de la Durande est dessiné et raconté par Hugo. Le lieu du naufrage n’est pas anodin : Hugo a longuement décrit l’écueil : les Deux Douvres et H majuscule. Il signe la scène par un indice graphique. Lequel ?

 

 

La pieuvre illustrée


  • Comparez les différentes interprétations de la scène de la pieuvre par Victor Hugo (1866), Gustave Doré (1867), François-Nicolas Chifflart (1869), Daniel Vierge (1876), André Masson (1944) :
    – Comment chaque dessin se rapporte-t-il à l’histoire ?
    – Quelle est la place occupée par l’homme ?
    – Quel est le dessin le plus saisissant selon vous ? Pourquoi ?
    – Imaginez un titre pour chacun d’eux, différent de celui éventuellement choisi par l’illustrateur.
    – Repérez-vous un indice remarquable dans le dessin de Hugo ?
  • Mettez en relation la vision de la pieuvre dans le texte et le dessin. La présentation en action – l’étouffement de Gilliatt – est suivie d’une description naturaliste étonnante qui repose sur la négation : la pieuvre est d’abord riche de ce qu’elle n’est pas.
    Étudiez la répétition et la différence, le jeu des pronoms personnels, les enchaînements, la ponctuation ; le sens de l’image et de la métaphore ; la valeur de l’hyperbole et de la mise en scène.
  • Comparez la description de Hugo avec une notice sur la pieuvre dans un dictionnaire ou une encyclopédie : quelles sont les similitudes ? et les différences ?
  • Recherchez dans un dictionnaire historique ou étymologique l’histoire du mot "pieuvre". Quel rôle Hugo a-t-il joué dans l’évolution du terme ?
  • Lautréamont, dans Les Chants de Maldoror (1869), évoque aussi un monstre noir, avec des pattes. De quoi s’agit-il ? Comment l’horreur est-elle suggérée ?