Photographie et architecture
La photographie primitive trouva dans l'architecture un sujet statique
idéal qui lui permettait d'effectuer des temps de pose illimités. À cela,
il faut ajouter l'intérêt croissant de la société du
second Empire pour l'inventaire systématique des monuments anciens,
de style gothique en particulier.
Au surplus, dès 1851, le critique
Francis
Wey insiste sur la valeur documentaire de la photographie et sur ses
qualités à représenter l'architecture : “Une
médiocre épreuve héliographique du portail de Chartres
ou de Bourges sera toujours préférable, et comme fini, et
comme relief, et comme précision, à la gravure la plus accomplie.
Dans toutes sortes de sujets, la reproduction plastique est tout, et la
photographie en est la perfection idéale. Telle est même la
puissance presque fantastique du procédé, qu'il permet à l'examinateur
d'un dessin d'architecture de l'explorer comme la nature même, et
d'y faire des découvertes inaperçues sur le terrain.”
Ces capacités que l'on attribuait à la photographie engagèrent
la même année la Commission des Monuments historiques à commander à cinq
photographes (Baldus, Le Secq, Le Gray, Bayard et Mestral) une
mission
héliographique en vue de constituer l'inventaire des richesses
monumentales de chaque grande région de France. Mais les résultats,
pourtant très satisfaisants, de cette mission ne furent jamais publiés.
Forts de cette expérience, certains photographes constitueront de
leur propre initiative des albums dans l'espoir de les publier.