La commission du vieux Paris
Quand Atget commence à photographier le vieux Paris, sa démarche
coïncide étroitement avec la création, en novembre 1897,
de la Commission municipale du Vieux Paris.
À la suite des manifestations indignées des romantiques ou
autres défenseurs du vieux Paris, le pouvoir municipal, une fois le
forfait accompli, s’érigea en défenseur et conservateur
du patrimoine parisien. Alertée par les destructions dues aux travaux
du métropolitain, la Commission décida de “rechercher
les vestiges du vieux Paris, d'en dresser l'inventaire, de constater leur état
actuel, de veiller dans la mesure du possible à leur conservation,
de recueillir les épaves de ceux qu'il serait impossible de conserver,
de suivre au jour le jour les fouilles qui pourraient être entreprises
et les transformations de Paris jugées nécessaires, au point
de vue de l'hygiène, de la circulation et des nécessités
du progrès, et d'en fixer des images authentiques ; en un mot, de
tenir les Parisiens, par l'intermédiaire de leurs élus, au
courant de toutes les découvertes intéressant l'histoire de
Paris et son aspect pittoresque”. La Commission décida donc
de conserver les monuments ou leur souvenir au moyen de la représentation
photographique ou gravée.
Les premières photographies publiées dès 1898 dans les
Procès-verbaux de la Commission représentent des fouilles en
cours dans la capitale. Certaines images sont simplement archéologiques,
d'autres sont davantage idéologiques et affirment le pouvoir des élus
municipaux qui s'exhibent sur les sites fouillés comme des archéologues
enorgueillis par les trésors extraits du sol parisien.