Zola gratifie Octave Mouret de qualités
commerciales exceptionnelles et il n'hésite pas à
transformer son héros en pionnier du commerce moderne : aménagement
intérieur, baisse des prix, rendu, publicité, catalogues
illustrés, primes, expositions, toutes les innovations commerciales
de la fin du XIXe siècle trouvent leur
place au Bonheur des dames. La rivalité grandissante avec le petit
commerce constitue sans surprise l'un des ressorts de l'intrigue,
d'autant que Zola s'applique à en décupler les
effets par la proximité géographique – le grand magasin
absorbe au fil du roman les maisons avoisinantes – et les liens
affectifs – Denise, avant de devenir l'épouse de Mouret,
est la nièce de Baudu, victime révoltée du Bonheur
des dames.
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Madame de Boves et l'oubli de soi |
Le vol est perçu à la fin du XIXe siècle comme une conséquence pathologique du grand magasin : Zola le souligne dans le feuillet 209 de ses notes préparatoires et un passage sur le vol dans l'article d'Ignotus l'évoque clairement.
Madame Guibal ou l'art du profit |
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Les grands magasins ne créent pas seulement des victimes, des esprits inventifs ne manquent pas de profiter des facilités qu'ils permettent : c'est le cas de Madame Guibal qui, bien loin de se laisser exploiter, s'engouffre sans remords dans les possibilités offertes.
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