Les techniques de vente

Nouveaux agrandissements des Grands magasins du Louvre.

Zola gratifie Octave Mouret de qualités commerciales exceptionnelles et il n'hésite pas à transformer son héros en pionnier du commerce moderne : aménagement intérieur, baisse des prix, rendu, publicité, catalogues illustrés, primes, expositions, toutes les innovations commerciales de la fin du XIXe siècle trouvent leur place au Bonheur des dames. La rivalité grandissante avec le petit commerce constitue sans surprise l'un des ressorts de l'intrigue, d'autant que Zola s'applique à en décupler les effets par la proximité géographique – le grand magasin absorbe au fil du roman les maisons avoisinantes – et les liens affectifs – Denise, avant de devenir l'épouse de Mouret, est la nièce de Baudu, victime révoltée du Bonheur des dames.
Les notes préparatoires qui ont précédé la rédaction soulignent l'intérêt de l'écrivain pour le commerce sous toutes ses formes, en faisant alterner deux points de vue : la démarche commerciale d'Octave Mouret et l'effet produit sur les clientes. Zola diversifie cette catégorie, socialement et psychologiquement, puisque ce public est l'occasion de mettre en pratique des observations antérieures.


  

Madame Marty ou l'achat compulsif
 
  • Comparer, à partir des itinéraires proposés dans la géographie d'un lieu, le parcours de Madame Marty et de Madame Desforges : entretiennent-elles la même relation avec les achats ?
Feuillet 88
Feuillet 89
  • En vous appuyant sur les feuillets 88 et 89 et le paragraphe consacré à la tentation dans l'article d'Ignotus, repérez les signes extérieurs de la perte de Madame Marty dans les textes suivants qui structurent cette chronique d'une chute annoncée :
    > Ouverture
    > Premiers symptômes
    > La chute
    > Dans la tourmente
    > Fin de journée
      
  • À travers les images et les champs lexicaux, quel est le profil psychologique de ce personnage ?
      
  • Madame Marty a-t-elle le choix ? Quels sont les termes qui permettent d'employer le mot "symptôme" ?
      
  • Imaginez, sous forme de dialogue, le retour à son domicile, les explications qu'elle donne à son mari pour justifier ses dépenses, les arguments qu'il lui oppose : celui-ci se montre très inquiet des égarements de sa femme dès le chapitre III.

Madame de Boves et l'oubli de soi


Feuillet 209

Le vol est perçu à la fin du XIXe siècle comme une conséquence pathologique du grand magasin : Zola le souligne dans le feuillet 209 de ses notes préparatoires et un passage sur le vol dans l'article d'Ignotus l'évoque clairement.

  • À travers ces trois extraits, observer comment Zola met ce thème en scène :
    > Le point de vue de Mouret
    > Première surprise
    > Passage à l'acte
    Comment, à travers les champs lexicaux, cet égarement apparaît-il comme une maladie ?
    Pourquoi l'écrivain choisit-il une comtesse ?
    De quels points de vue sont racontés le vol lui-même et la répétition qui le précède ? Quels sont les regards posés sur Madame de Boves, pourquoi ?
    À quels arguments a-t-elle recours pour se défendre ? Vous semble-t-elle convaincante ?
    Mouret est-il étonné ou ému par cet événement ? Comment l'interprète-t-il ?

Madame Guibal ou l'art du profit


Feuillet 210

Les grands magasins ne créent pas seulement des victimes, des esprits inventifs ne manquent pas de profiter des facilités qu'ils permettent : c'est le cas de Madame Guibal qui, bien loin de se laisser exploiter, s'engouffre sans remords dans les possibilités offertes.

  • Elle explore par exemple la technique du rendu avant d'en expliquer l'application à Madame Marty : en quoi le rendu a-t-il modifié son attitude ? Madame Marty tire-t-elle profit du conseil de Madame Guibal ? Entre le feuillet 210 et l'application, quels sont les points développés par Zola ? Amusez-vous à réécrire la scène avec le vendeur sous la forme d'un dialogue.
      
  • De la même façon, le salon de lecture et de correspondance qu'a observé Zola au cours de son enquête devient un lieu de rendez-vous idéal pour rencontrer son amant. Madame Guibal n'est pas une victime, est-elle présentée comme plus équilibrée pour autant ? Quelle autre pathologie semble la guetter ? L'origine peut-elle en être attribuée au grand magasin ?