Découverte de la Nouvelle-Calédonie
Ernest Robin, grand explorateur photographe de la Nouvelle-Calédonie,
n’est pas un photographe de circonstances. Né au Havre
en 1844, il s’installe à vingt-deux ans sur l’archipel
avec la ferme intention de gagner sa vie en tant que photographe professionnel.
Afin de se constituer un catalogue original d’épreuves,
il multiplie les expéditions vers le Nord calédonien,
puis vers le Sud, à l’île des Pins, avant d’effectuer
le tour complet du pays, en trois mois. Il en rapporte des
clichés pleins de beauté et d’intérêt,
fournissant une étude détaillée des conditions
de vie et des mœurs propres aux tribus inconnues de la côte.
Trop en avance sur son temps, Robin ne connaît
pas le succès commercial, malgré tous ses efforts. Seuls
quelques dizaines de clichés seront vendus.
En 1868, il se voit contraint d’intégrer l’administration
coloniale, au sein de laquelle il continue les voyages et les travaux
photographiques. Sa carrière se termine modestement à la
recette des impôts du Havre. Désireux de préserver
les souvenirs d’une ambition déçue, il permet à la
Société de géographie, en 1889, de faire un tirage
de ses plaques originales pour ses collections.