À partir d’Urga, ils traversent la Mongolie avec une
escorte de quatre indigènes. De nombreux pasteurs nomades
accompagnent la caravane, le temps d’une randonnée.
Monastères plus ou moins en ruines, citadelles abandonnées,
monolithes décapités retiennent leur attention.
L’expédition
emprunte des routes inconnues et localise de nouveaux sites archéologiques,
comme le lac de Gandan-Nûr. À son
tour, le massif du Telmen-Nûr est exploré avant l’arrivée à Uliasutaï,
capitale de la Mongolie extérieure. Afin de photographier
une statue en granit de plusieurs tonnes, Bouillane de Lacoste doit
demander l’aide d’une quinzaine de robustes Mongols qui,
utilisant des troncs de mélèzes en guise de leviers,
réussissent à retourner le gigantesque bloc.
Puis il faut photographier, estamper et effectuer les croquis nécessaires
dans des conditions éprouvantes.
Après avoir longuement rencontré l’équipe
d’explorateurs, l’hebdomadaire en images
L’Illustration rend ainsi compte du quotidien de cette aventure : « La
terre brûlée, dénudée, minée, s’effondre
sous les pieds des bêtes. Le mirage hallucine les yeux, fatigue
le cerveau ; des nuées dévorantes de moustiques empestent
l’air. Et, chaque jour, à midi exactement, un orage épouvantable éclate,
dont les coups de foudre trop souvent déciment les pauvres
errants. » (29 octobre 1910.)
Après plus de trois mille kilomètres à pied ou à dos
de chameau, l’expédition rejoint Novosibirsk, la plus
proche station du Transsibérien : les documents et les objets
qu’ils rapportent vont susciter un grand intérêt
dans la communauté scientifique.