L'explorateur et l'indigène
par Jean-Marie Baldner et Didier Mendibil

Quel regard porte le voyageur explorateur sur les populations qu'il découvre ? À l'inverse, comment l'indigène regarde-t-il ces voyageurs ?
Dès ses débuts, la photographie est une technique diffusée à l'échelle mondiale et, s'il est difficile de voir des photographies de voyageurs et d'explorateurs réalisées par les habitants des régions traversées, les clichés de photographes de ces régions commencent à circuler dans les expositions (voir notamment les Rencontres photographiques de Bamako) et sur le marché de l'art ; parmi d'autres on peut citer : Alex Agbaglo Acolatse (1880-1975), Meïssa Gaye (1892-1982), Razaka (1871-1939), Ramilijaona (1887-1948), Kusakabe Kimbei (1841-1934), ou Uchida Kuichi (1844-1875). À côté de ces quelques noms, de nombreux photographes sont restés anonymes comme ceux de l'album photographique réalisé par Santu Mofokeng sur les familles urbaines noires de travailleurs et de classes moyennes de l'Afrique du Sud des années 1900. On pourra compléter cette visite par les photographes aujourd'hui reconnus et largement diffusés, comme Mountaga Dembélé (1919), Félix Diallo (1931-1997), Seydou Keïta (1923-2001)… L'œuvre de ces différents photographes est aujourd'hui accessible sur Internet et à travers quelques ouvrages comme l'Anthologie de la Photographie africaine réalisée par les éditions Revue noire.
 

 

L'explorateur-héros

Les Histoires de France écrites sous la IIIe République décrivent la geste nationale comme une succession de héros, dont les plus récents, à la fin du XIXe siècle, explorateurs, militaires, administrateurs, ouvrent des territoires nouveaux à la Métropole : "Il y a quarante ans, écrit en 1916 Alfred Baudrillart, dans son Histoire de France, Cours supérieur, l'Afrique n'était guère connue que sur son pourtour. La carte, à l'intérieur, formait une immense tâche blanche. […] L'Américain Stanley, parti à la recherche de Livingstone qu'il avait rejoint dans la région des grands lacs (1871), occupa, pour le compte d'une compagnie belge, la plus grande partie du bassin du Congo, (à partir de 1874). En même temps Savorgnan de Brazza, un Italien naturalisé Français, créait notre colonie du Congo. Les explorateurs devenaient des conquérants."
Les plus souvent cités, dans les manuels des cours moyen et supérieur ou de lycée, autour de la politique d'expansion coloniale des gouvernements et ministères Ferry (entre 1880 et 1885) sont Savorgnan de Brazza (1852-1905), Charles de Foucault (1853-1916) Louis Faidherbe (1818-1889), Francis Garnier (1835-1873), Joseph Galliéni (1849-1916), Hubert Lyautey (1854-1934) dont de nombreux manuels proposent des portraits.
La plupart des manuels scolaires caractérisent le héros par l'audace, le courage et la droiture, qualités que l'on retrouve dans la littérature de jeunesse, les romans et les récits d’aventure qui présentent de nombreuses figures de héros et d’explorateurs par ailleurs largement étudiées. L'explorateur se caractérise aussi par la passion de la connaissance, l'esprit scientifique, la capacité intellectuelle –qui en cela le distingue des populations indigènes, vivant dans une représentation magique des forces de la nature– à renvoyer au domaine du mythe et des légendes les connaissances des populations qu'il rencontre. On pourra donc partir de ces littératures pour aborder quelques-uns des portraits de l'exposition.
ACTIVITÉ L'analyse de différents portraits permet d'étudier le statut et la posture de l'explorateur-héros qu'on peut ensuite confronter à différents textes.  
images à consulter
 
Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905) est l’exemple type de ces explorateurs qui se voient confier des missions de découverte et de reconnaissance. La photographie de Paul Nadar, prise en 1886, donne des indices sur un personnage qui semble en décalage avec l'image qu'on peut se faire, à l'époque comme aujourd'hui, d'un officiel. Le tirage sur papier albuminé, dans un format relativement important (57,8 x 42,2 cm) nous renvoie aujourd'hui à l'héroïsme mythique des grands personnages qui ont fait "l'Histoire de France". Dans les années 1880, il établit une certaine distance entre l'aventure et l'aventurier. Savorgnan de Brazza, après une troisième expédition (1883-1885) dans l'ouest africain, a été nommé la même année Commissaire général du Congo français. Ces premiers constats invitent à conduire une analyse détaillée de la photographie, tout en laissant la place à l'imaginaire fortement sollicité par la photographie.
Le paysage est décliné en deux plans bien – trop ? – distincts, caractérisés par une forte minéralité. La falaise en décor de fond à gauche, l'horizon sans élément saillant identifiable, la présence appuyée de pierres et de rochers de différentes tailles, tout concourt à donner une atmosphère d'inhospitalité. L'absence d'infrastructure perceptible (routes, chemins, etc.) ouvre, à l'inverse, le lieu à toutes les expériences, toutes les aventures possibles. Ce dernier point est renforcé par la solitude – solitude du héros, du découvreur, de l'homme au caractère trempé qui n'a pas peur de confronter sa vie aux dangers de l'aventure comme en témoigne l'état de ses vêtements. L'image de la solitude est redondante, car en fait il s'agit d'un portrait à deux : l'explorateur a pour compagnon le rocher posé sur le sol à ses côtés, compagnon muet qui renvoie perpétuellement l'explorateur à lui-même. Ici se glisse aussi l'image de l'homme seul confronté au groupe : dans les récits de voyage comme dans les manuels, le voyageur est seul face aux indigènes, toujours en groupe, en tribus. L'individualité confrontée à la collectivité, à l'indistinction sociale laisse percer un rapport à l'Autre, être collectif, menaçant et toujours susceptible d'être amadoué, conquis, voire assimilé.
La pose, la posture du personnage confirme ces éléments. Pieds nus, vêtu à la façon dont on imagine l'habitant, nécessairement nomade, de ces contrées, mais muni de tous les instruments de la civilisation nécessaires à la maîtrise de l'environnement, l'homme sait mettre sa capacité d'adaptation au service de son projet. Il ne domine pas, il convainc. Le port de la tête, le regard interrogateur et confiant tourné vers le spectateur, la position des pieds, le déhanchement, l’appui sur le bâton qui ferme le couple homme-rocher, décale l'impression d'ensemble. Le voyageur, dans un moment de repos, a pris la pose devant la toile de fond du paysage.
La photographie prise dans le studio parisien de Paul Nadar semble plus destinée à être encadrée qu'à figurer dans une relation d'expédition. 
La confrontation de l'image à d'autres images (celles des manuels ou des dictionnaires encyclopédiques anciens par exemple) et aux textes permet d'enrichir la réflexion sur l'image de l'explorateur-héros. Dans les deux textes de Calvet et de Mallet et Grillet, on étudiera notamment les champs lexicaux du caractère du héros ainsi que la confrontation de l'individu au groupe, avant de les comparer avec la photographie.
Le site consacré à Pierre Savorgnan de Brazza dans le cadre des célébrations nationales rassemble de nombreuses ressources permettant de prolonger la réflexion. Par ailleurs une recherche sur Internet donne accès à des sites africains, ouvrant sur la vision du "héros" par les populations indigènes.
Un troisième temps pourra être consacré à l'étude du contexte à travers le débat des 28-31 juillet 1885, entre Jules Ferry, Camille Pelletan et Georges Clémenceau.
site à consulter  exposition virtuelle consacrée à Pierre Savorgnan de Brazza par le ministère de la Culture et de la communication

textes à consulter  P. S. de Brazza, Communication à la Société de géographie
 A. Malet, P. Grillet, Le plus populaire des explorateurs français
 C. Calvet, Les héros français
 Débat sur les races à l'Assemble nationale

Jean Chaffanjon
On peut conduire de la même façon l'étude du portrait de Jean Chaffanjon lors de l'expédition sur le haut Orénoque en 1886, notamment la construction du portrait en creux par la description des croyances et des caractères des Indiens. Dans L'Orénoque aux 2 visages, Arnaud Chaffanjon, petit fils de Jean, publie conjointement le récit de Jean Chaffanjon et Le Superbe Orénoque de Jules Verne.

textes à consulter  Jean Chaffanjon, Voyage aux sources de l'Orénoque
 Rapport de M. W. Huber
 Jules Verne, Le Superbe Orénoque

On peut poursuivre par l'étude du portrait de Joseph Montano. Puis par celui de  Pedro II par Joaquim Insley Pacheco (1884), Ferdinand de Lesseps par Eugène Pirou (1884), Alexander Gerhard Rohlfs par Alexandre Quinet (vers 1875), Pierre Joseph dit Aimé Civiale par Augustin Aimé Joseph Lejeune (1883), Ferdinand Vandeveer Hayden (vers 1875), Edme François Jomard (gravure de Schultz d’après photographie, vers 1860), Désiré Charnay par Napoléon Sarony (vers 1880), James Jackson par Hippolyte Délié et Émile Béchard (1872), Édouard Alfred Martel par Henri Manuel (1928), Roland Bonaparte par André Taponier (1923).
Certains de ces portraits, ou quelques exemples contemporains, peuvent donner lieu à un travail d'écriture sur l'explorateur-héros en variant les registres d'écriture :
- récit de l'appréhension de son voyage par l'explorateur,
- présentation de l'explorateur à la séance d'une société savante,
article de dictionnaire ou d'encyclopédie,
- portrait historique critique.
L’étude de la figure du héros et du découvreur, après un détour par le site de la Société des explorateurs français peut-être complétée par quelques textes de Jules Verne, Arthur Rimbaud, Henry de Monfreid, etc. ainsi que par les récits, illustrés ou non, des explorateurs contemporains.
sites à consulter  site de la Société des explorateurs français
 site Henry de Monfreid

À l'héroïsation typique du XIXe siècle, on pourra opposer en guise de conclusion destinée à élargir le champ de la réflexion, la place du voyage dans le travail du scientifique tel que l'expose près d'un siècle plus tard Claude Lévi-Strauss dans les premières pages de Tristes tropiques.

texte à consulter  Claude Lévi-Strauss, L'aventure n'a pas de place dans la profession d'ethnographe
ACTIVITÉ Exercice de classement
Quelles sont les modalités de désignation du visible ?
Après avoir demandé à plusieurs personnes de donner des titres ou de brefs commentaires à 4 ou 5 images, le travail consiste ensuite à classer les relations établies entre les textes et les images en différentes catégories au sein d'une grille.
On s’attachera d’abord à distinguer les modalités purement visuelles de la posture de désignation de toutes les autres postures qui incorporent de l’invisible ou de la subjectivité.
Puis on distinguera les deux postures "personnelles" de la désignation et de la connotation, des deux postures "artistiques" de l’imagination et de la rhétorique entre lesquelles sont positionnées les deux postures "intellectuelles" de l’explication et de la symbolisation.
Dans l’autre sens on opposera le mode "adulte", ironique, critique et toujours décalé, de la transposition du mode "infantile" de l’énumération des choses vues et du mode "spécialiste" de la sélection qui encadre les deux modes d’appréhension globale de l’image soit en tant que particularité originale (par induction) soit en tant que modèle représentatif (par généralisation).
ACTIVITÉ
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La composition
Pour chacune des photographies, étudier la composition.
William Johnson, William Henderson et John William Lindt, tout en s'intéressant aux catégories sociales, aux professions, aux types ethniques, au décor et aux objets du quotidien des populations photographiées, expriment dans leurs images souvent réalisées en studio, un souci de l'harmonie et du pittoresque, qui n'est pas sans rappeler certaines conventions de la peinture.
Sur une reproduction, tracer les principales lignes (verticales, horizontales, diagonales) qui structurent l'espace de la photographie. Rechercher le point de fuite. Par un hachurage, mettre en évidence la répartition des zones d'ombre et de lumière. Dans quelles formes géométriques s'inscrivent les personnages ?
Rechercher dans l'histoire de la peinture du XIXe siècle des inscriptions semblables :
- compositions de groupes
- portraits de femme ou de mère et d'enfant
- académies de nus allongés.
Pour compléter, on pourra comparer les photographies de John William Lindt ou d'Édouard Joseph Bidault de Glatigné avec celles réalisées par Paul-Émile Miot sur les habitants de Terre-Neuve à bord de L'Ardent ou prises lors du voyage de L'Astrée (1869-1870) en Polynésie et quelquefois rapprochées des œuvres de Paul Gauguin.
 

Un statut qui évolue

Les photographies de Paul-Émile Miot sont emblématiques de l'évolution des regards. Considérées comme ethnographiques à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, ses photographies sont quelquefois reproduites sans nom d'auteur, par exemple lorsque Disdéri les diffuse au format carte de visite. À la suite des l'exposition au Musée d'Orsay (Paul-Émile Miot, photographe de Tahiti et des îles Marquises, Musée d'Orsay 1989) et au Louvre (Jean Starobinski Largesse, Le Louvre 1994), elles prennent, une valeur artistique qui leur ouvre les portes des galeristes parisiens (Michèle Chomette, Pierre-Marc Richard, Paul-Émile Miot, 1827-1900. Un marin photographe, Paris, Galerie Michèle Chomette, 1995).
 
 Voir l'exposition virtuelle Paul-Émile Miot. Photographies de Terre-Neuve et de l'île du Cap-Breton de la Bibliothèque et des Archives du Canada.

La rencontre

La rencontre est échafaudée, au moins avant le départ, sur des mobiles multiples où domine souvent, à côté des motivations scientifiques, la recherche de la différence, ne serait-ce que pour mieux se comprendre et se connaître soi-même. La question, récurrente pour les ethnologues, a donné lieu à une littérature abondante tant dans les sciences de l'homme qu'en philosophie. Pierre Bourdieu en donne une acception personnelle, qui peut permettre, à un peu moins d'un siècle de distance, d'élaborer quelques questions pour une lecture actuelle de l'exposition.
ACTIVITÉ
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Examiner la sélection de photographie en portant attention aux postures, aux gestes, particulièrement ceux des mains, aux regards des moments de rencontre – en prenant bien en compte l'appareillage technique et le temps de pose. Que disent ces photographies du regard porté par les Européens sur les Indiens et par les Indiens sur les Européens ? Face au regard documentaire, mais aussi porteur d'intentions (voir la posture, l'éclairage, la mise en scène… des photographies) de l'Européen, quelques échanges entre le photographe et son sujet, entre le photographié et celui qui le photographie, sont perceptibles dans l'attitude générale du corps, dans les regards, tournés vers l'objectifs, interrogateurs, détournés, fuyants, etc. Dans les scènes représentées, dans le cadre de la prise de vue, où et comment se jouent l'assimilation, le contraste ?
Aborder la rencontre n'est pas chose facile, car les témoignages photographiques de l'exposition ne traitent que des regards européens, eux-mêmes déjà fort distants des nôtres.

sites à consulter  Exposition virtuelle, Voyage en Orient
 Gallica, Voyages en Afrique
 Gallica, La France en Amérique

Le catalogue de l'exposition D'un regard l'Autre au Musée du quai Branly, quelques albums de jeunesse comme ceux de François Place, notamment Les derniers géants, l'album d'Albert Lemant Lettres des Isles Girafines, Tintin au Congo d'Hergé (notamment la première édition de 1930 réédité par Casterman dans les Archives Hergé, 1973) permettent de prendre une certaine distance par rapport aux représentations occidentales de la fin XIXe siècle et  du début du XXe siècle et d'esquisser, dans des décalages réciproques, les présupposés scientifiques des explorateurs et de dégager les incompréhensions mutuelles.
Quelques textes permettent de réfléchir sur les collections muséographiques et sur les discours de fondation et de classification des sciences géographique, anthropologique et ethnologique dans la deuxième moitié du XIXe siècle :
Le cas de la nécropole du cerro de los Muertos est particulièrement significatif dans l'aperçu qu'il donne de la constitution de certaines collections muséales françaises :
textes à consulter  Pierre Bourdieu, Une véritable conversion
 Albert Lemant, Une rencontre
 Jean Chaffanjon, La nécropole du cerro de los Muertos
 
Plusieurs albums de Tintin (L'oreille cassée 1937, Le Temple du Soleil 1949 notamment), à condition de bien prendre en compte les dates de parution, permettent de compléter la réflexion sur ce sujet au regard des photographies de l'expédition.
 

L'indigène autre

Comme l'ont étudié bien des auteurs depuis Montesquieu, le costume est une pièce maîtresse de l'identité et de l'altérité.
ACTIVITÉ
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Dans l'analyse de ces quatre photographies, on étudiera plus particulièrement :
Le cadrage : quelles significations peut revêtir, pour le photographe comme pour le modèle, le choix du portrait de l'individu (composition anthropométrique, portrait de personne en buste…) ou de la scène (groupe de personnages en pied) ?
La focalisation sur le costume, les accessoires, les bijoux, l'objet qui classe et qui situe, et la dimension identitaire (personnelle et sociale), mais peut-être aussi de dépersonnalisation, qu'ils donnent au modèle, parallèlement à l'altérité qu'ils instituent.
La composition : comment la position et la pose des personnages, leur place dans le décor (ou son absence : fond neutre), les objets sont-ils mis en scène comme moyen d'illustrer la diversité des coutumes, des costumes, des catégories sociales et professionnelles ? Quel en est le sens par rapport à la modernité incarnée par le photographe ?
 
Ces portraits anthropologique et ethnographique participent de façon plus large à l'histoire de la création d'individualités et d'identités culturelles et sociales par la photographie qu'on retrouve aussi bien par exemple dans les cartes de visite photographiques.

sites à consulter  Portraits carte-de-visite d'Eugène Disdéri (1819-1889)
 Portraits pris à Saint-Louis du Sénégal par Blaise Bonneville

L'étude peut être poursuivie par une comparaison avec  les œuvres de quelques artistes contemporains :

sites à consulter  Valérie Belin, séries " Les mariées marocaines",...
 Charles Fréger, séries "Majorettes", "Les Hommes verts",...
 Alexander Mc Queen, Créations de mode

Plus encore que le costume, le tatouage et les scarifications corporelles sont porteurs d'étrangeté. Ils mettent la personne à distance dans sa différence et son altérité irréductibles, parce que définitives. L'exposition n'en donne pas d'exemples vraiment significatifs, mais on pourra étudier cette dimension de l'altérité dans le catalogue de l'exposition D'un regard l'Autre, ou dans l'exposition en ligne Portraits/Visages, comme chez nombre d'artistes contemporains qui travaillent sur le corps et ses transformations fictionnelles comme la série Dystopia d'Aziz et Cucher, ou le travail de Nicole Tran Ba Vang ou encore d'Orlan.

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