L’oasis d’El Goléa
   Entre 1888 et 1890, le commandant Deporter s’intéresse plus
     particulièrement à l’oasis d’El Goléa,
     située
     au croisement des routes commerciales. Il estime en effet que "cette
     perle du désert" constitue une base stratégique
     pour l’aménagement du Sahara algérien. Il suggère
     donc d’y implanter un comptoir commercial et un poste militaire important.
     Dans cette perspective, il rédige un rapport détaillé sur
     la ville d’El Goléa et ses moyens de communication, qu’il
     illustre par de nombreuses photographies. La technique du cyanotype
     facilite la tâche du photographe : d’utilisation relativement
     simple, elle permet d’effectuer des clichés peu onéreux
     et extrêmement résistants à la lumière.
     Mais le caractère technique de l’entreprise n’empêche
     pas Deporter d’être sensible à la beauté des lieux.
     Il s’attarde volontiers sur le ksar, cette forteresse, érigée
     sur un éperon rocheux. Mais, plus encore, le commandant est fasciné par
     les propriétaires des lieux : la tribu des Chaanba Mouadhi.
     S’ils viennent y passer l’été, ils reprennent
     leur vie de nomades pendant les autres saisons. 
      
     

      
     Cavaliers émérites,
     aventuriers et parfois pillards, ils sont craints de leurs voisins. Leur
     atout réside principalement dans leurs dromadaires dressés
     pour les courses rapides. La photographie devient alors un moyen tangible,
     parfois illusoire, pour approcher, capturer l’âme de ces hommes
     sauvages et indomptables. Perdue dans une immensité qui construit
     son identité, la tribu conserve définitivement son mystère,
     lié à ses traditions primitives. 
      
Les voyages de reconnaissance de Fernand Foureau 
     Fernand Foureau contribue lui aussi à lever la malédiction
     qui pèse sur le Sahara depuis le massacre de la mission Flatters.
     Entre 1884 et 1896, il entreprend neuf voyages d’étude à la
     découverte du Sahara, depuis l’Algérie jusqu’au
     Tchad. Ces opérations de reconnaissance nécessitent
     un matériel important, utile aux relevés topographiques et
     géologiques. Des appareils photographiques complètent
     l’équipement du scientifique colonisateur. Habitué à la
     canicule saharienne, Foureau préconise l’utilisation d’appareils
     métalliques.