La série des Métamorphoses vient conclure près de vingt années d’une œuvre dont les chapitres composent une saga de la matière. C’est une somme qui englobe le monde et les choses, comme autrefois l’iconographie des grands jardins où l’homme vient prendre sa juste place, microcosme dans le macrocosme. On y retrouve déclinées les figures de l’enfouissement, aux postures parfois énigmatiques semblables à quelque grand papillon ensablé, l’univers aquatique et minéral désormais familier et les vastes paysages montagneux auxquels s’ajoute, on l’a vu, l’horizon marin. Les mouvements très élaborés viennent des positions du yoga traditionnellement associées à chacun des quatre éléments. Lorsque le corps se retire, un parterre de végétaux ou des constructions de neige font écho à ses contours et redessinent ses élans. Les enceintes de pierres délimitent un feu d’herbes et de légères structures métalliques (unique utilisation d’un matériau étranger au milieu naturel) se dressent sur le ciel sans nuages, au-dessus d’un horizon brumeux et de la mer indistincte. Diaphragmes traversés de lumière, elles célèbrent l’air et terminent l’évocation des éléments.