Dans le second triptyque des
Chemins qui mènent nulle part la partie centrale (photographie prise au Zanskar, alors que les images latérales ont été réalisées au Népal) montre sur un col élevé, à plus de cinq mille mètres, une sorte de porte sur laquelle chaque voyageur, lors d’un passage symbolique autant que physique, accroche un tissu porteur d’une parole du Bouddha. Le triptyque
Terres de Ciel VI montre, au Ladakh, un champ ruiné de
shorten (ou
stupa des bouddhiste indiens), monuments évocateurs des lamas défunts et qui peuvent parfois abriter leurs cendres.
Dans les Alpes, les artistes s’attardent devant les « cornus » de la vallée des Merveilles, dans le Mercantour, incisions rupestres d’époque néolithique, dont les motifs, relevés avec un papier de riz, seront reproduits par des agencements de rochers auxquels vient se juxtaposer le corps, au premier plan d’un cirque alpestre devenu temple naturel. On se souviendra ici de l’intérêt pour le primitif et l’archaïque manifesté par les protagonistes du Land Art, anglais ou américains, chez qui les mystérieuses lignes des Indiens nazcas, les mégalithes de Stonehenge, les monuments aztèques ou celtiques, apparaissent comme autant d’objets médiateurs dans la relation de l’homme moderne avec la nature.