Voyages ordinaires et extraordinaires

Littérature et voyages

« L’aéronef omnibus B, qui fait le service de la gare centrale des Tubes –boulevard Montmartre- au très aristocratique faubourg Saint-Germain-en-Laye, suivait, à l’altitude réglementaire de deux cent cinquante mètres, la ligne onduleuse des boulevards prolongés ».

Robida, Albert, Le vingtième siècle, 1883, p. 2

Avec Cinq semaines en ballon, publié en 1863, Jules Verne fait émerger un nouveau genre : le roman scientifique dans lequel la science n’est plus accessoire.

Elle se place désormais au centre de l’intrigue.

Affiche pour les romans de Jules Verne,
Charles-Émile Matthis, [1886].

Affiche pour les Voyages extraordinaires,
étrennes 1889 de l'éditeur Hetzel, [1888].

Guidé par des figures de scientifiques (ingénieurs, géologues, voire savants fous), le lecteur voyage dans des mondes multiples, explorés en hélicoptère, en aéronef, en scaphandre ou sur la queue d’une comète.

De nombreux autres auteurs exploitent cette forme romanesque dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Reliure de Voyages excentriques : Corsaire Triplex,
Paul d’Ivoi, [1898].

Expérience d’apesanteur dans Voyages excentriques :
Jean Fanfare
, Paul d’Ivoi, 1897.

La Terre vue depuis la Lune, dans Aventures extraordinaires d’un savant russe,
Georges Le Faure et Henry de Graffigny, 1897.

Paul d’Ivoi laisse libre cours à son imagination dans ses Voyages excentriques (1894-1917), de même qu’Henry de Graffigny dans De la Terre aux étoiles (1882)

ou dans Les Aventures extraordinaires d’un savant russe (1889-1896) écrit avec Georges Le Faure.

« Son excellence le gouverneur du Pôle Nord »,
dans Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul,
Albert Robida, [1879-1880].

« Son excellence le gouverneur du Pôle Nord »,
dans Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul,
Albert Robida, [1879-1880].

Le train de projectiles pour la Lune dans De la Terre à la Lune,
Jules Verne, vers 1880.

Le roman scientifique

Affiche pour le journal Le tour du monde, vers 1880.

Quant à Albert Robida, il met en scène Saturnin Farandoul dans une société futuriste où les progrès techniques, comme le transport aérien, sont intégrés à la vie quotidienne.

La vraisemblance n’est pas toujours de mise, et la fiction prend parfois le pas sur la science mais tous ont à cœur de promouvoir les connaissances physiques, astronomiques, géologiques ou encore géographiques de l’époque.

Reliure illustrée de Perdus sur l’océan,
Louis Jacolliot, 1893.

Bataille contre une araignée de mer dans Vingt mille lieues sous les mers,
Jules Verne, vers 1880.

Reliure de Vingt mille lieues sous les mers,
Jules Verne, 1871.

Les techniques et les inventions modernes sont largement réutilisées. L’électricité, en particulier, fascine les auteurs comme Jules Verne qui donne à Vingt mille lieues sous les mers un chapitre « Tout par l’électricité ».

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Les voyages merveilleux : De la Terre aux étoiles, voyage dans l’infini, Henry de Graffigny, [1885].