Littérature et voyages
« L’aéronef omnibus B, qui fait le service de la gare centrale des Tubes –boulevard Montmartre- au très aristocratique faubourg Saint-Germain-en-Laye, suivait, à l’altitude réglementaire de deux cent cinquante mètres, la ligne onduleuse des boulevards prolongés ».
Robida, Albert, Le vingtième siècle, 1883, p. 2
Avec Cinq semaines en ballon, publié en 1863, Jules Verne fait émerger un nouveau genre : le roman scientifique dans lequel la science n’est plus accessoire.
Elle se place désormais au centre de l’intrigue.
Guidé par des figures de scientifiques (ingénieurs, géologues, voire savants fous), le lecteur voyage dans des mondes multiples, explorés en hélicoptère, en aéronef, en scaphandre ou sur la queue d’une comète.
De nombreux autres auteurs exploitent cette forme romanesque dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Paul d’Ivoi laisse libre cours à son imagination dans ses Voyages excentriques (1894-1917), de même qu’Henry de Graffigny dans De la Terre aux étoiles (1882)
ou dans Les Aventures extraordinaires d’un savant russe (1889-1896) écrit avec Georges Le Faure.
« Son excellence le gouverneur du Pôle Nord »,
dans Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul,
Albert Robida, [1879-1880].
« Son excellence le gouverneur du Pôle Nord »,
dans Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul,
Albert Robida, [1879-1880].
Le roman scientifique
Quant à Albert Robida, il met en scène Saturnin Farandoul dans une société futuriste où les progrès techniques, comme le transport aérien, sont intégrés à la vie quotidienne.
La vraisemblance n’est pas toujours de mise, et la fiction prend parfois le pas sur la science mais tous ont à cœur de promouvoir les connaissances physiques, astronomiques, géologiques ou encore géographiques de l’époque.
Les techniques et les inventions modernes sont largement réutilisées. L’électricité, en particulier, fascine les auteurs comme Jules Verne qui donne à Vingt mille lieues sous les mers un chapitre « Tout par l’électricité ».