Dans les étoiles
« Loin d’être une science isolée et inaccessible, l’Astronomie est la science qui nous touche de plus près, celle qui est la plus nécessaire à notre instruction générale, et en même temps celle dont l’étude offre le plus de charmes et garde en réserve les plus profondes réjouissances ».
Flammarion, Camille, Astronomie populaire, 1881, p. 2
À la fin du siècle, découvertes et controverses astronomiques se multiplient, augmentant d’autant l’intérêt pour cette science et les méthodes de vulgarisation qui l’accompagnent. On émet déjà l’hypothèse de la vie sur Mars !
Une distinction s’opère cependant entre scientifiques rigoureux, comme Arago, directeur de l’Observatoire de Paris, attaché à montrer le sérieux des méthodes, et vulgarisateurs comme Flammarion qui veulent que la science « sorte du chiffre pour devenir vivante ».
Orbite de quelques comètes, dans Les Merveilles de l’astronomie et de la météorologie, Jean Rambosson, 1887.
La vulgarisation de l’astronomie parvient à toucher tous types de publics, par des traités approfondis ou des ouvrages plus légers.
Le Journal du ciel, considéré comme un excellent moyen d’initiation à ce sujet, publie les observations du ciel que chacun peut faire au cours de la semaine.
Des instruments (longues vues ou lunettes astronomiques) ou du matériel pédagogique sont parfois envoyés avec les revues, ou prêtés par les bibliothèques.
Des cours d’astronomie sont donnés publiquement avant de faire l’objet de publication : l’Astronomie populaire d’Arago, par exemple, est la transcription de ses cours à l’Observatoire.
L’ambition professée par Joseph Vinot dans son propre cours d'astronomie populaire est d’exposer les notions d’astronomie de la manière la plus simple possible pour que ses leçons
« puissent être répétées dans la famille, [et] que la mère ou le père, qui nous auront entendu, ne soient pas embarrassés pour recommencer la leçon à leurs enfants ».
Initier tous ceux qui le désirent à l’astronomie mais aussi plus largement aux « merveilles du monde », c’est aussi l’idée de Léon Jaubert, fondateur de l’Observatoire populaire du Trocadéro et de l’Institut Populaire du progrès.
La lecture du ciel par le grand public y est en particulier facilitée par la construction de voûtes spéciales, et par la mise à disposition de nombreux télescopes et autres instruments scientifiques.