Le texte et l'image
« Nous donnerons [dans La science illustrée] des notions exactes sur toutes choses ; des indications utiles et plaisantes, pour la méditation ou la récréation ; et puis, pour parler aux yeux en même temps qu’à l’esprit, nous aurons recours […] à l’illustration plus largement qu’aucune publication analogue ne l’a jamais fait ».
Bitard, Adolphe, La science illustrée, 1887, n° I, « Au lecteur »
La vulgarisation scientifique passe avant tout par le livre et les revues, premiers vecteurs de la connaissance au XIXe siècle.
Le livre peut prendre toutes les formes : fascicule bon marché ou livre luxueux, sobre ou richement illustré, pour enfants ou pour adultes, didactique ou divertissant.
Les éditeurs, pour qui ce type d’ouvrages devient un marché non négligeable, utilisent de nouveaux procédés éditoriaux comme la vente par livraisons : le livre L’Atmosphère de Flammarion, est ainsi vendu sous forme de livraisons à 50 centimes.
Les dictionnaires et les encyclopédies fleurissent. Ces ouvrages de référence s’adressent aussi à un lectorat non spécialiste.
Les collections aux titres très évocateurs se multiplient (Bibliothèque des sciences contemporaines, Bibliothèque scientifique illustrée)
et s’appuient parfois sur des noms célèbres, comme la Bibliothèque Camille-Flammarion qui rassemble des ouvrages de prestige.
La presse n’est pas en reste. Plusieurs revues de vulgarisation, telles Cosmos (1852),
La science pittoresque (1860) ou encore La Nature (1873) sont créées à cette époque. Elles mettent en avant leur caractère grand public et illustré.
Couverture de La Science en images : Série encyclopédique Glucq
des leçons de choses illustrées, Jules Hénault, 1906.
Couverture de La Science en images : Série encyclopédique Glucq
des leçons de choses illustrées, Jules Hénault, 1906.
Cartonnage d'éditeur pour les Voyages d'Agnès Merton,
ou la petite naturaliste de Mme Trembicka, 1852.
L’illustration occupe en effet une large place dans la presse et les livres de vulgarisation pour enfants et adultes. Le souci esthétique des éditeurs se lit aussi dans le choix des couvertures illustrées en couleurs qui habillent les livres.
Les éditeurs ont également recours à la publicité pour attirer le public, par le biais d’affiches colorées signées par des artistes comme Jules Chéret, pionnier du genre.