La science à l’école
« La réforme de l’instruction publique a été le grand souci de sa vie, car, dans un pays de suffrage universel, la nécessité de procurer à chaque citoyen un minimum de connaissances et de culture intellectuelle et orale lui semblait le corollaire obligé des institutions démocratiques ».
Robiquet, Paul, préface aux Discours et opinions de Jules Ferry, 1895, p. 1
Lire, écrire, et compter sont les trois piliers de l’enseignement du premier âge. L’apprentissage de la lecture est facilité par nombre d’alphabets illustrés par des sujets scientifiques se référant parfois à l’actualité récente,
par exemple l’arrivée de la première girafe en France, dans la ménagerie du Jardin des Plantes, le 30 juin 1827.
Des éditeurs périscolaires, comme Pierre-Jules Hetzel avec sa collection La Bibliothèque d’éducation et de récréation, prennent le contrepied de la discipline scolaire en favorisant des méthodes récréatives,
à l’exemple de L’arithmétique de Mademoiselle Lili qui présente des manières amusantes d’apprendre à compter.
Il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour que l’école primaire s’ouvre véritablement aux sciences avec la loi Falloux qui, en 1850, intègre les sciences physiques et l’histoire naturelle parmi les matières à enseigner (bien qu’encore facultatives).
Cet enseignement scientifique est renforcé puis généralisé par les lois Jules Ferry.
La science à la portée de la main : expériences autour de l’air,
extraits de la Série encyclopédique Glucq des leçons de choses illustrées, Imagerie Pellerin, 1905.
La science à la portée de la main : expériences autour de l’air,
extraits de la Série encyclopédique Glucq des leçons de choses illustrées, Imagerie Pellerin, 1905.
Dans les classes, le matériel pédagogique se développe, comme les panneaux muraux. Les « leçons de choses », petites fictions pédagogiques, sont l’occasion d’instruire les enfants dès leur plus jeune âge et de mettre la science « à la portée de la main ».
Les instituteurs les utilisent souvent pour l’apprentissage de la lecture, avant qu’elles ne soient remplacées par de vrais manuels scolaires scientifiques.
Pour les jeunes filles, si l’enseignement primaire se transforme au même moment que celui des garçons, il faut attendre 1882 pour qu’elles puissent accéder au lycée.
Histoire naturelle et géométrie sont au programme de leur dernière année de scolarité, ainsi que physique et chimie.