Vulgariser en tous sens
« J’ai inauguré l’enseignement universel des sciences […] par projection, c’est-à-dire par des tableaux photographiques sur verre, projetés sur un écran, agrandis et rendus très lumineux dans ma salle du Progrès ».
Moigno, François, Enseignement de tous par les projections, 1882, p. II
Associations et vulgarisateurs insistent tous sur le développement d’autres médias que le livre.
On organise alors partout des cours du soir et des cours publics, dans les écoles et les universités, mais aussi dans des théâtres ou des salles de réunions.
Avec une ambition plus culturelle et moins éducative, des conférences grand public fleurissent également.
Elles sont données par des professeurs officiels mais aussi des vulgarisateurs, et sont organisées le soir ou le dimanche pour permettre au plus grand nombre d’y assister.
Le développement des techniques de l’image apporte de nouveaux instruments de diffusion
et les projections se multiplient pour illustrer ces conférences et ajouter l’image à la parole.
La place de la science dans l’espace public, mise en scène ou non, est promue partout : comme la lanterne magique à son époque, les présentations d’inventions modernes,
tel le phonographe, sont de grands succès. L’engouement populaire est remarquable, jusqu’à devenir un sujet de caricature.
Enfin, les sorties au musée, au jardin botanique ou zoologique, sont également des manières de s’initier aux sciences. Dès 1858, le Muséum d’histoire naturelle de Rouen propose une visite autonome grâce à la publication d’un guide du musée.
La présentation des collections y est démonstrative, elle est accompagnée de modèles en bois ou en plâtre à valeur pédagogique.